Le principal défi de la Tunisie en 2023 est la gestion de sa balance des paiements. Alors que le pays ne parvient toujours pas à mobiliser suffisamment de ressources externes, il faut qu’il puisse trouver l’équilibre pour respecter ses engagements financiers et protéger le dinar.
Les derniers chiffres couvrent les 4 premiers mois de l’exercice 2023 et montrent un déficit de -541,1 MTND contre un excédent de 733 MTND à la même date en 2022. En tenant compte de tout ce qui s’est passé durant cette période, nous pouvons confirmer le premier tiers de l’année a été sauvé.
Les flux entrant de devises ont totalisé 32 608,8 MTND en quatre mois, stables par rapport à fin avril 2022. Les exportations ont rapporté 20 266,4 MTND, et constituent la première source de monnaies étrangères. Les transferts des tunisiens résidents à l’étranger et les revenus du tourisme se sont établis, respectivement, à 2 830,2 MTND et 1 297,7 MTND. Les investissements directs étrangers ont atteint 786,4 MTND, et une hausse significative des investissements en portefeuilles a été enregistré, à 98,5 MTND.
Encore une fois, ce qui a manqué, ce sont les ressources d’emprunts, toutes maturités confondues, qu’ils soient destinés à l’agent public ou aux opérateurs privés. La Tunisie n’a encaissé que 3 204 MTND en quatre mois, contre 6 448,2 MTND sur la même période en 2022. C’est une baisse de 50,3%. Toutefois, il faut bien préciser que sur le mois d’avril, nous avons pu obtenir des financements étrangers de 2 241,6 MTND, ce qui représente une avancée notable par rapport aux réalisations du premier quart. Mais cela est loin de nous faire sortir de l’auberge.
Côté dépenses, elles se sont accélérées de 3,1% à 33 149,9 MTND, une cadence plus rapide que celles des recettes.
Les importations ont coûté 25 538,7 MTND. La Tunisie a remboursé des dettes (principal) de 1 261 MTND, les entreprises ont payé 825,4 MTND au même titre. Les intérêts de la dette à moyen et long terme ont totalisé 700,2 MTND.
Globalement, le pays tient bon jusqu’à fin avril. Nous sommes déjà fin juin et les équilibres essentiels ont été préservés. La situation demeure, toutefois, fragile et il faut que les moteurs de l’économie fonctionnent à plein régime pour garder cette résilience le plus longtemps possible. Entre temps, nous devons réussir à drainer le maximum de ressources pour se préparer à 2024.