Se financer par les billets de trésorerie n’est pas la solution idéale pour une entreprise. Les taux appliqués sur ce type de ressources sont parmi les plus élevés, mais il faut avaler la pilule et accepter pour pouvoir assurer son exploitation.
Les billets de trésorerie ont l’avantage d’être un mécanisme qui donne un accès rapide à l’argent, parfois ponctuel (à partir de 10 jours), pour combler des besoins urgents. C’est un échange de liquidité entre entreprises ou avec les personnes physiques, mais via une banque qui joue le rôle d’avaliste. La flexibilité de la durée du financement est le grand avantage des billets de trésorerie, quelque chose qui n’est pas offert par les bailleurs de fonds classiques.
De plus, pour les sociétés appartenant à des groupes, la société mère joue le rôle d’une banque interne à travers les billets de trésorerie. Elle affecte l’excédent de cash de certaines filiales à d’autres qui en manquent. Elle dégage, au passage, une belle commission.
Le recours intensif à cet instrument de financement n’est donc pas un signe de difficulté d’accès aux crédits. Si la capacité de remboursement d’un client est compromise, la banque ne va pas avaliser son billet. Et si une entreprise parvient à payer les charges financières des billets de trésorerie, c’est qu’elle est capable de supporter les frais d’un découvert.
Fin mars 2023, l’encours des billets de trésorerie s’est élevé à 1 104,8 MTND contre 1 121,5 MTND fin 2022. Il y a donc une légère baisse, mais toujours au-dessus de la barre symbolique d’un milliard de dinars, franchie depuis novembre 2022.
Le marché est bien florissant. Plus les taux augmentent et les conditions de facilités de liquidité se durcissent, plus les billets de trésorerie seront sollicités. D’ici la fin de l’année, nous pensons que le seuil des 1 300 MTND pour l’encours global serait dépassé, au plus grand plaisir des banquiers.