Le marché actions tunisien continue à focaliser tout son intérêt sur le titre UIB, surtout après la confirmation par Société Générale de son intention de céder sa participation dans la banque tunisienne.
Depuis le début de l’année, le titre s’est apprécié de 23,4%. Il a terminé la séance d’hier réservé à la hausse, avec une demande largement supérieure à l’offre.
Derrière cette euphorie, il y a une conviction: les Français ne lâcheront pas la banque à son cours actuel. Elle sera vendue plus cher, à une valeur qui correspond réellement à sa valeur intrinsèque. Mais tant que le marché est conscient que le titre est sous-valorisé, pourquoi ce potentiel à la hausse n’a été concrétisé qu’aujourd’hui?
A notre avis, c’est une question de confiance. Les investisseurs, en bonne partie des personnes physiques, ont retenu les leçons des dernières années. Le secteur bancaire est le premier à payer les pots cassés des rapports des agences de notation. Ces dernières insistent sur la surexposition des établissements de crédit à la dette souveraine et sur leur sous-capitalisation. N’importe quel événement d’ordre économique, social ou sécuritaire est immédiatement reflété dans les cours des actions bancaires.
Le marché a appris à appliquer, inconsciemment, des décotes aux différents titres. La majorité offre un potentiel significatif à la hausse. Cependant, il ne dépasse pas le statut de constats dans les papiers d’analyse financière.
La transaction est importante pour l’UIB et pour l’ensemble du secteur. Si les attentes se réalisent, les autres banques vont profiter d’une meilleure valorisation. C’est également un test d’attractivité du marché financier tunisien pour les opérateurs étrangers.
Toutefois, il faudra bien faire attention. Si l’opération n’aboutit pas ou que le titre continue à monter et consommer tout le potentiel, le marché risque d’être déçu. Dans le contexte actuel, nous avons plutôt besoin d’une belle histoire de plus-value dans une industrie où les structures de propriété sont peu éclatées, ce qui encourage à investir dans l’equity dans une période où seuls les titres de dettes brillent.