Le FMI, principale institution financière mondiale, a arrêté son budget administratif à moyen terme, pour la période 2024-2026. Pour l’exercice 24 (du 1er mai 2023 au 30 avril 2024), il s’élève à 1 411 millions de dollars.
L’exercice est délicat, puisqu’il intervient dans un contexte économique mondial complexe. La pandémie n’est plus à l’ordre du jour, mais l’impact de l’invasion de l’Ukraine par la Russie se fait ressentir partout dans le monde. L’inflation élevée a alimenté une demande plus accrue de soutien financier du Fonds. Ce qui s’est récemment passé dans le secteur bancaire prouve que les perspectives restent très incertaines, et qu’il existe des risques sérieux de détérioration.
Le FMI doit donc s’adapter aux besoins de ses membres dans un monde de plus en plus exposé aux chocs. Il doit surtout soutenir leurs efforts pour renforcer leur résilience face aux défis structurels à plus long terme.
L’institution s’est soumise, elle-même, à une discipline budgétaire stricte. Elle a réalisé des économies substantielles et a redéfini ses priorités. Elle s’est dotée de nouvelles ressources orientées à la résolution des principaux défis, qui sont le changement climatique et l’essor des monnaies numériques. Ils s’ajoutent aux objectifs traditionnels en matière de surveillance macro-financière.
La Tunisie doit donc tenir compte de ces orientations dans sa requête de financements. Elle ne doit pas chercher seulement à refinancer sa dette, mais surtout à verdir son économie. Aux yeux du prêteur global de dernier ressort, le modèle traditionnel n’est plus durable. Les réformes doivent dépasser la simple réduction de charges. Elles doivent surtout toucher l’allocation des ressources.
Pris sous cet angle, nos chances sont réelles pour avancer. Mais est-ce que les entreprises sont prêtes? Est-ce qu’elles ont des plans de projets pour réduire leurs empreintes carbone? Est-ce qu’elles sont conscientes de cet enjeu? Difficile de répondre positivement. Les managers passent plutôt leurs journées à trouver les moyens pour financer l’exploitation, pas l’investissement. Sans une stratégie nationale en la matière, ni le secteur privé ni le secteur public ne parviendront à trouver l’issue.