La livre turque a chuté dès les premières transactions de ce matin, alors que Recep Tayyip Erdogan a remporté l’élection présidentielle. La devise s’échangeait à 20,44 contre le billet vert, après avoir atteint un nouveau record à la baisse la semaine dernière.
Les analystes sont unanimes: ils ont des perspectives assez pessimistes sur la livre turque, avec une nouvelle dégringolade qui pourrait atteindre un taux de change de 23 par rapport au dollar d’ici fin juin 2023, et 25 dès l’année prochaine. La monnaie, qui a perdu 77% de sa valeur par rapport au dollar au cours des cinq dernières années, continuera à souffrir des politiques monétaires et économiques peu orthodoxes mises en place dans le pays.
La politique monétaire turque met l’accent sur la poursuite de la croissance et de la concurrence à l’exportation plutôt que sur la maîtrise de l’inflation. Erdogan soutient le point de vue non conventionnel selon lequel l’augmentation des taux d’intérêt accroît l’inflation. Il en est résulté que les réserves de change sont limitées et les taux d’intérêt réels sont profondément négatifs, deux facteurs qui ont détruit la livre.
Le seul point positif sur lequel comptent les économistes est la capacité de la Banque centrale turque à obtenir des réserves de devises de la part des pays du Moyen-Orient et de la Chine. Sinon, les perspectives sont sombres.