Les marchés semblent garder un certain calme, bien que la date du 1er juin 2023 s’approche. Il s’agit de la date limite fixée par le département du Trésor américain pour éviter un éventuel défaut de paiement de la dette américaine.
Janet Yellen avait rappelé en début de semaine, dans une nouvelle lettre adressée aux chefs de file du Congrès, les mesures exceptionnelles qui pourraient permettre aux États-Unis de gagner du temps pour éviter de se retrouver en défaut de paiement sur leur dette. Certaines sources commencent déjà à évoquer un recul de cette date butoir, surtout qu’il n’y a pas encore de signes concrets d’un accord politique imminent.
Au Capitole, les négociateurs du plafond de la dette se sont préparés à se concentrer sur un groupe plus restreint de questions clés susceptibles de faire l’objet d’un compromis. Il s’agit bien d’une évolution encourageante alors qu’il ne reste plus que sept jours avant que les États-Unis ne soient confrontés au risque sérieux d’un défaut de paiement de la dette nationale, potentiellement catastrophique.
Parmi les sujets encore sur la table des négociations, il y a les réformes des permis énergétiques, les nouvelles exigences en matière de travail pour certaines formes d’aide fédérale, la redistribution des fonds d’urgence Covid-19 non utilisés et les économies dans le domaine de la santé. Ce sont donc les dépenses qui constituent le principal obstacle à un accord.
Joe Biden espère parvenir à un accord sur la limite de la dette qui repousserait la prochaine échéance au-delà de l’élection présidentielle de 2024. En revanche, les républicains de la Chambre des représentants, qui n’ont jusqu’à présent approuvé qu’un relèvement d’une année, estiment que si le président veut plus de temps, il n’a qu’à accepter des réductions de dépenses plus importantes.
Pour leur part, les agences de notation commencent à se préparer à un scénario catastrophe. Au cours de la nuit dernière, Fitch Ratings a placé la note de défaut de l’émetteur à long terme en devises étrangères des Etats-Unis «AAA» sous surveillance négative. Selon le spécialiste d’évaluation des risques, «la mise sous surveillance négative reflète une partisanerie politique accrue, qui empêche de trouver une solution pour relever ou suspendre le plafond de la dette malgré l’approche rapide de la date limite».
Concrètement, un défaut de paiement conduirait au non-paiement des coupons aux détenteurs des Treasury Bills, ce qui augmentera les coûts et la disponibilité du crédit dans tous les secteurs de l’économie américaine. Les investisseurs devraient trouver refuge dans l’or et le yen japonais. Toutefois, il y a une conviction profonde que même dans ce cas, les investisseurs en titres de créance souverains seront payés intégralement, mais avec un certain délai. Il ne faut donc pas croire en un effondrement de l’économie du pays de l’oncle Sam qui reste, malgré tout, la plus solide.