Comme attendu, les souscriptions à la seconde tranche de l’Emprunt obligataire national ont été couronnées de succès. Alors que 700 MTND étaient ciblés, la collecte finale a atteint 844,383 MTND. Les montants souscrits dans le cadre des prises fermes ont totalisé 724,000 MTND, alors que les sommes obtenues hors ces prises fermes étaient de 120,383 MTND. L’opération a été bien préparée et marketée, permettant au Trésor d’alléger les tensions de liquidité.
Trois principales conclusions peuvent être tirées après cette opération.
La première est qu’encore une fois, l’épargne collective sauve la mise. Largement souscrits par les intermédiaires en Bourse à travers les OPCVM, ces véhicules d’investissement ont trouvé en ces papiers une opportunité en or pour doper leurs rendements. L’amélioration de leurs performances leur a permis d’augmenter leurs actifs sous gestion bien que les taux soient en hausse. Quelques années auparavant, lorsque la Banque centrale avait amorcé un cycle haussier de son taux directeur, une hémorragie des fonds a été observée, l’argent se dirigeant vers les offres bancaires d’épargne classique.
La deuxième est que la catégorie B (7 ans avec deux années de grâce) a attiré 81,2% des souscriptions, soit 685,943 MTND. C’est une maturité qui convient le plus aux investisseurs tunisiens, qui ne sont pas trop adeptes des placements sur une période à deux chiffres. Il ne faut pas oublier que les OPVCM sont des actifs liquides, un argent mobilisable à tout moment. Le facteur liquidité entre en jeu. Quant aux personnes physiques, leur contribution reste modeste (4,633 MTND), prouvant que cette catégorie d’investisseurs préfère toujours les positions courtes, notamment en actions, ou les banques qui versent une rémunération trimestrielle.
La troisième découle de la répartition des souscriptions selon les taux. 66,9% des montants ont été placés à taux variables, contre 33,1% en taux fixes. Clairement, les investisseurs jouent une hausse des taux durant les années à venir. Ce sont des institutionnels qui ne se permettent pas de faire des erreurs. Le marché joue donc une inflation durable et persistante, qui imposera une politique monétaire restrictive par la Banque centrale. Si vous cherchez une tendance des taux, la réponse est bien là.