Bonne nouvelle pour les Marocains. La Commission européenne a officiellement retiré hier le royaume de sa liste grise des pays accusés de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Bruxelles a donc respecté la directive prise à l’unanimité des membres de l’Assemblée générale du Groupe d’action financière (GAFI), tenue à Paris du 20 au 24 février 2023, statuant sur la sortie du Maroc du processus de surveillance renforcé, connu sous le nom de «liste grise».
Depuis son entrée dans cette liste, le royaume a dû s’engager dans un long processus pour conformer son dispositif national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme aux normes internationales. Cette réussite impactera positivement les notations souveraines et celles des banques locales, dopant la confiance des investisseurs étrangers dans l’économie nord-africaine.
En revanche, l’Afrique du Sud et le Nigeria sont restés sur la liste. L’Afrique du Sud est la deuxième économie du G20, après la Turquie, à figurer dans le viseur du GAFI. Les efforts de ses banques locales dans le renforcement des contrôles n’ont pas été suffisants.
Le cas du Nigeria est plus délicat, à cause de l’insurrection militante prolongée dans le nord du pays, les tensions dans le delta du Niger, les problèmes dans les pays voisins et l’important secteur informel qui exacerbent les risques de transactions intérieures et transfrontalières illicites. Concrètement, le système financier nigérian est très dépendant des transactions en espèces. Sa sortie de la liste grise pourrait prendre quelques années.