Lors du premier panel consacré à “La Tunisie face au basculement du monde”, dans le cadre du Forum de l’Économiste Maghrébin qui en est à sa 24e édition, Mourad Fradi, président de la Chambre tuniso-italienne de commerce et d’industrie (Ctici), estime qu’il y a des opportunités à saisir malgré le contexte difficile.
La crise de la Covid-19, l’augmentation des prix du transport et de la logistique, ainsi que la guerre en Ukraine qui a conduit à la fermeture de plusieurs sociétés dans le secteur de composants automobiles, ont favorisé l’arrivée de certaines entreprises allemandes en Tunisie. Celles-ci viennent s’installer dans le pays et créent des milliers d’emplois.
Pour tirer pleinement profit de cette période favorable, il est nécessaire de renforcer davantage les atouts dont dispose la Tunisie. En effet, la résilience du secteur privé face aux différentes crises qu’a connues le pays depuis la révolution de 2011 constitue un véritable avantage qu’il est important de consolider. À cela s’ajoute l’empreinte carbone qui permet d’exporter plus facilement vers l’Union européenne, notre premier partenaire commercial.
Cependant, pour que la Tunisie puisse pleinement tirer profit de cette conjoncture favorable, il est important, selon l’intervenant, de surmonter certains obstacles. Il s’agit notamment de réformer le code de change pour faciliter les investissements étrangers.
Mourad Fradi a évoqué le fameux article 96 comme un véritable frein administratif, car il empêche les fonctionnaires et les responsables de l’administration de signer des décisions, ce qui peut décourager les investisseurs potentiels.
De plus, la Tunisie souffre d’un problème d’image à l’étranger. Selon Mourad Fradi, certains investisseurs ont peur de venir dans le pays, car ils pensent que la Tunisie est en faillite. Il est donc important de communiquer sur la réalité de la situation en Tunisie à travers par exemple la diplomatie économique. Si ces conditions étaient réunies, la Tunisie pourrait devenir une destination de choix pour les investisseurs étrangers.