Quand elle débarque, la crise n’épargne aucune entreprise. Même le géant Google vient d’avertir ses employés qu’il compte procéder à des coupes dans les services qu’il leur offre. Ces efforts ont été qualifiés d’«importants et pluriannuels».
Google a ainsi décidé de réduire les cours de fitness, les programmes de restauration, de remise en forme, de massage et de transport. Les fournitures de bureau sont également concernées, comme les agrafeuses, les rouleaux de scotch et surtout la fréquence de remplacement des ordinateurs portables.
Les employés qui ne sont pas ingénieurs et qui ont besoin d’un nouvel ordinateur portable recevront par défaut un Chromebook. Les Chromebooks sont des ordinateurs portables fabriqués par Google et utilisant un système d’exploitation basé sur Google appelé Chrome OS. Il s’agit d’un changement par rapport à la gamme d’offres, telles que les Mac Books d’Apple, qui étaient auparavant disponibles. De plus, CloudTop, le poste de travail virtuel interne de l’entreprise, sera ainsi l’ordinateur de bureau par défaut pour les employés de Google.
Par ailleurs, un employé ne peut plus dépenser de téléphone portable s’il en existe un en interne. De plus, les employés devront obtenir l’approbation de leur supérieur s’ils ont besoin d’un accessoire qui coûte plus de 1 000 dollars et qui n’est pas disponible en interne.
Ces mesures interviennent peu après la suppression de 12 000 postes pour faire face au ralentissement de la croissance des ventes. Jusqu’à maintenant, l’entreprise a refusé de payer le solde des congés de maternité et des congés de maladie des employés licenciés.
En partie, ces réductions s’expliquent par le fait que les services ont été conçus pour l’époque où les employés de Google travaillaient cinq jours par semaine. Maintenant que la plupart sont présents trois jours par semaine, les rapports entre l’offre et la demande sont désynchronisés. Mais ce n’est pas tout. Les opportunités d’investissement pour faire avancer la technologie, en particulier dans le domaine de l’IA, expliquent ces tendances.
Google est déjà passé par là. En 2008, ses dépenses augmentaient plus rapidement que ses revenus. Elle avait agi en améliorant l’utilisation des machines, réduisant ses investissements immobiliers, serrant la ceinture sur les budgets de frais de déplacement et de représentation, les cafés, les micro-cuisines et l’utilisation des téléphones portables, et supprimant la filiale de véhicules hybrides. Les résultats de cette stratégie sont réexaminés aujourd’hui pour identifier d’autres domaines de dépenses qui ne sont pas aussi efficaces qu’ils devraient l’être ou qui ne s’adaptent pas à la taille de l’entreprise. Elle a réussi à rebondir rapidement, et elle le fera cette fois aussi. Seuls les pauvres employés payeront le prix.