En pénurie de devises étrangères, l’Égypte a cherché à lever 1,5 milliard de dollars par la vente de sa première dette islamique. L’économie est fortement exposée aux ondes de choc de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle a dévalué sa monnaie trois fois depuis mars et a demandé l’aide du Fonds monétaire international.
Le taux final des sukuk en dollars à trois ans était de 11,125 % (+/- 0,125%), selon Bloomberg. Il avait été proposé à un rendement initial d’environ 11,625%, le prix inférieur étant obtenu après avoir attiré un carnet d’ordres de plus de 5,8 milliards de dollars. Cela intervient juste avant le remboursement d’un eurobond de 1,25 milliard de dollars.
C’est la première fois que l’Égypte se tourne vers le marché international de la dette depuis un placement privé de 500 millions de dollars de ses Samouraïs de mars 2022. Selon les analystes, l’Égypte devait offrir un écart minimum de 725 points de base par rapport aux bons du Trésor à trois ans pour attirer une forte demande pour son offre de sukuk, ce qui a été le cas.
Le FMI estime le déficit de financement extérieur de l’Égypte à environ 17 milliards de dollars et prévoit que son programme contribuera à débloquer environ 14 milliards de dollars supplémentaires auprès des partenaires internationaux et régionaux. Le pays a environ 39 milliards de dollars de dette en devises étrangères, dont 1,75 milliard de dollars dus cette année et 3,3 milliards de dollars l’année prochaine.
Moody’s a attribué la note B3 au programme de sukuk proposé par l’Égypte, un rating supérieur de deux crans par rapport à celui de la Tunisie. Vous pouvez donc imaginer à quel taux nous allons pouvoir emprunter si nous sortons sur les marchés. L’accord avec le FMI est plus que crucial.