Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des pays du G20 se sont réunis en Inde pour discuter du dossier ukrainien, mais aussi de la restructuration de la dette des économies en difficulté. Kristalina Georgieva, présente également, a reconnu qu’il y a quelques désaccords sur ce sujet.
La Chine, le plus grand créancier bilatéral du monde, a exhorté vendredi le groupe des grandes économies à mener une analyse objective et approfondie des causes des problèmes de la dette mondiale, alors que la clameur grandit pour que les prêteurs prennent une importante décote, ou acceptent des pertes, sur les prêts. La présidente du FMI a annoncé qu’il y a maintenant une «table ronde mondiale sur la dette souveraine, avec la prise en compte de tous les créanciers publics et privés». Elle a ajouté après la tenue de la première session «qu’il existe une volonté de réduire les différences dans l’intérêt des pays».
Janet Yellen, la secrétaire américaine au Trésor, a déclaré qu’il n’y avait pas de livrables de la réunion, qui était surtout «organisationnelle». D’autres discussions, qui comprendront les principaux créanciers bilatéraux ainsi que plusieurs pays débiteurs, sont prévues lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale en avril 2023.
Un autre thème a été largement débattu et qui concerne la réglementation des crypto-monnaies. L’accord est cette fois total: il doit y avoir une très forte pression pour la réglementation des actifs numériques, car ils peuvent créer un risque pour la stabilité financière mondiale. Sinon, il ne faut pas exclure leur pure et simple interdiction. Cela concerne les monnaies émises par le secteur privé et ne touche pas à celles des banques centrales, soutenues par les États et qui sont stables.
L’année 2023 semble être charnière pour la dette des pays en développement. Ces économies n’ont pas pu supporter deux chocs successifs, ceux de la crise sanitaire et de la guerre ukrainienne. Bien que le dossier tunisien ne figure pas parmi ceux discutés, qui ont porté sur un niveau d’endettement qui n’a rien à avoir avec le nôtre, les décisions qui seraient prises nous toucheront. Espérons qu’on parviendra à un accord définitif avant avril prochain, car cela nous facilitera l’exercice budgétaire.