Une nouvelle initiative a vu le jour récemment pour permettre le développement d’un écosystème entrepreneurial en Libye. Le fonds Bidaya, de son nom, a été initié par l’association Bidaya créée en collaboration entre des Tunisiens et des Libyens.
Pour assurer le succès de cette initiative, le gestionnaire de fonds UGFS North Africa s’est proposé comme accompagnateur pour apporter son expertise et son savoir-faire. “Nous ne nous positionnons pas en tant que donneur de leçons”, a insisté Mohamed Salah Frad, Directeur Général d’UGFS NA. “Nous souhaitons simplement partager notre expérience en la matière avec nos amis Libyens”, a-t-il ajouté dans un entretien avec Managers.
La Libye, a ajouté notre interlocuteur, est le siège d’un important vivier pour l’entrepreneuriat avec plusieurs programmes d’accompagnement et de formation. “Beaucoup de jeunes Libyens veulent lancer leurs startups”, a-t-il affirmé.
Le problème? La Libye ne compte pas encore un écosystème développé capable d’accompagner ces initiatives. “Nous leur avons proposé de répliquer notre expérience de développement d’écosystème entrepreneurial en Tunisie”, a indiqué Frad.
Pour donner le coup d’envoi de cette collaboration, une première réunion a été organisée à Benghazi avec les différents composants du système financier local. L’une des recommandations de ce meeting, nous informe Frad, était le lancement d’un fonds tuniso-libyen pour le financement des startups libyennes et tunisiennes.
“Nous avons récemment organisé un second workshop à Tunis pour annoncer la concrétisation de cette initiative avec le lancement du fonds Bidaya”, a indiqué le directeur général d’UGFS NA. “Ce fonds va collaborer avec des startups libyennes ainsi que l’incubateur que va lancer l’association”, a-t-il ajouté.
Le fonds va focaliser, dans une première étape, sur les startups en early stage avant d’élargir son champ d’action pour couvrir les autres étapes du cycle de vie des startups. “Le premier round a permis de collecter 100 mille dinars libyens”, a indiqué Frad. 200 mille dinars libyens ont été levés grâce à un second round.
Le fonds va voir la participation d’investisseurs libyens, notamment des institutions financières, ainsi que des investisseurs tunisiens (des banques, des compagnies d’assurances, …).
“L’objectif de ce projet est de connecter les startups tunisiennes et libyennes”, affirme Mohamed Salah Frad dans son entretien avec Managers.
“Et puisque la Libye ne dispose pas encore d’un cadre réglementaire qui régit les fonds d’investissement, nous leur avons proposé de créer ce fonds en Tunisie”, a expliqué Frad. Ce véhicule prendra la forme d’un fonds d’investissement spécialisé, avec la collaboration de la Banque tuniso-libyenne.
Un autre facteur qui pourrait contribuer au succès de cette initiative: “Les banques libyennes ont une obligation de consacrer 20% de leurs dépôts au financement des PME”, nous informe l’expert.