Le lien entre le développement financier et la croissance économique a été l’objet de l’intervention de Ferid Belhaj, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, lors de sa participation aux Journées du Club des dirigeants de banques et d’établissements de crédit qui se sont tenues les 9 et 10 février dernier à Tunis.
Un système financier se développe, a indiqué Ferid Belhaj, lorsqu’il se produit 4 éléments clés: une accumulation des actifs financiers, une augmentation de la gamme des instruments financiers, une amélioration de l’efficacité et de la concurrence dans le secteur financier ainsi qu’un accroissement de l’accès de la population aux services financiers.
Ainsi, “un accès plus large à des services financiers de meilleure qualité et à des coûts moins élevés”, argumente Belhaj, “favoriserait le développement des capacités productives et, par ricochet, celui du secteur réel”. D’un autre côté, le développement du secteur financier est indispensable, ajoute l’économiste, puisque les finances publiques ne suffisent jamais à financer le développement d’un pays. Et d’ajouter: “Il est absolument nécessaire de tirer parti des ressources et de l’expertise du secteur privé pour financer les besoins massifs de développement des pays”.
Le développement financier, a expliqué Belhaj dans son intervention, influe sur la croissance économique “en augmentant la productivité totale des facteurs”. Ce point est, d’après lui, particulièrement crucial pour les pays moins développés. “Le développement et la connexion des intermédiaires financiers sont liés à la croissance de l’épargne, des investissements et du capital physique à long terme”, a-t-il ajouté.
L’expert stipule également qu’il existe un lien étroit entre le développement financier et l’efficacité de la politique monétaire et la gestion de la liquidité. “Des marchés financiers peu profonds et peu diversifiés limitent les options de politique monétaire, limitent les mécanismes de transmission monétaire, entravent la gestion des liquidités et limitent les sources de financement public”, a-t-il expliqué.
Ferid Belhaj a également souligné dans son intervention l’importance “d’une réglementation et d’une supervision financière efficaces et d’institutions financières solides”. Ces dernières, explique-t-il, “permettent une coordination, une surveillance, une prévention et une gestion efficaces des politiques macrofinancières”.
Le développement financier, a ajouté Belhaj, a également une incidence sur la structure des exportations et des échanges des pays. “L’accès au financement”, a-t-il expliqué, “a une incidence positive sur les possibilités d’exportation des entreprises”. En fait, les contraintes financières (de crédit) agissent comme des obstacles au commerce et les faits montrent que la plus grande partie des échanges se fait entre des pays ayant un meilleur accès aux prêts. “Les entreprises qui sont plus productives et qui ont moins de contraintes de crédit sont plus susceptibles d’exporter”, a affirmé l’interlocuteur.