La promotion immobilière souffre depuis quelques années en Tunisie. Le marché du neuf reste peu dynamique, comme le prouvent les chiffres des trois compagnies immobilières cotées à la Bourse de Tunis (Simpar, Essoukna et SITS).
Pour le dernier quart de l’année 2022, les ventes totales de logements ont fondu de 56,9% à 4,967 MTND. Il ne s’agit pas d’un problème d’offre, puisque le stock de produits finis de début de période était de 26,921 MTND. C’est plutôt la demande qui a fléchi. Idem pour les locaux commerciaux et les bureaux, dont les ventes se sont établies à 1,141 MTND contre 2,134 MTND sur la même période en 2021. Pour sauver la mise, puisque ces sociétés ont des dettes et doivent générer du cash, elles ont recouru aux ventes de terrains, qui leur ont rapporté 5,380 MTND. Cela a concerné la Simpar et sa filiale Essoukna.
Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires logements a atteint 26,945 MTND, en recul de 10,1% en glissement annuel. Les ventes de locaux commerciaux et de bureaux se sont inclinées de 27,7% à 2,508 MTND. Les ventes de terrains lotis en fin d’année ont rééquilibré les comptes, permettant de limiter la baisse du chiffre d’affaires total et de terminer l’exercice sur une hausse de 3,7% à 34,893 MTND.
Cela a impacté le stock foncier qui n’est plus que de 54,546 MTND. Le cash dégagé a servi, en partie, à financer les nouveaux travaux qui se sont accélérés en 2022. Les constructions en cours sont de 40,016 MTND fin décembre 2022, soit une hausse de 59,5% sur une année. Cette dynamique nous semble traduire de l’optimisme côté demande, alors que le contexte ne cesse de se compliquer. Les promesses fermes de vente sont de 4,407 MTND et il y a déjà un stock de constructions finies de 34,057 MTND. Au rythme actuel, il faut trois ans pour tout liquider, ce qui n’est pas garanti.
En moyenne, les crédits habitat ont été accordés à un taux moyen de 9,81% au second semestre 2022. Certes, ce taux va encore monter en 2023. L’inflation n’est pas un facteur favorable aux promoteurs immobiliers. Les matières premières ont flambé et la loi de finances 2023 a inquiété avec son impôt sur la fortune. Nous estimons que les ventes seraient modestes pour la première moitié de 2023, en attendant que le macroéconomique se détende.