“On a l’impression que tous les établissements de paiement se ressemblent mais ce n’est pas le cas”. C’est ce qu’a indiqué Mohamed Ali Trabelsi, partner à Accompany Consulting, lors d’une conférence tenue aujourd’hui à Tunis.
La conférence, organisée en partenariat avec la GIZ, a été l’occasion de présenter un guide de bonnes pratiques pour les établissements de paiement en phase d’obtention de l’agrément de la BCT.
L’expert a indiqué dans son intervention que la décision de lancer l’établissement de paiement doit se faire après l’élaboration d’un business model. “Nous avons accompagné un investisseur qui souhaitait lancer un établissement de paiement”, a déclaré l’expert. “Après étude, il s’est avéré que les investissements nécessaires pour satisfaire les exigences de la BCT dépassent de loin les 5 millions de dinars du capital minimum exigé par la réglementation”, a ajouté Trabelsi. “L’investisseur a donc décidé d’abandonner le projet”.
L’expert a indiqué que chacun des établissements de paiement qui ont déjà obtenu l’agrément se distingue par un business model unique qui met en exergue les points forts des investisseurs. “Certains établissements misent sur la microfinance, d’autres tablent sur leur réseau”, a-t-il précisé.
Quant aux difficultés auxquelles doivent faire face les établissements de paiement, Mohamed Ali Trabelsi a indiqué que la constitution d’un réseau d’acceptation est beaucoup plus importante que le réseau d’agents. “Si le paiement mobile n’est pas accepté comme moyen de règlement dans les cafés et les restaurants, il serait difficile de voir comment il va gagner du terrain auprès des consommateurs”, a-t-il ajouté.
“Lors de la phase de rédaction du dossier, il faut commencer à penser à la manière avec laquelle l’établissement compte constituer son réseau d’acceptation”, a recommandé l’expert.
Quant aux sources de revenus pour les établissements de paiement, Trabelsi a indiqué qu’il en existe trois: les commissions sur les transactions, les intérêts sur les comptes de cantonnement et les commissions d’interchange. Cependant, l’expert a noté que la part du lion doit être générée par les commissions. “Si l’établissement n’arrive pas à convaincre ses clients de payer ces commissions, il serait difficile de voir comment il serait possible de créer un projet viable”, a prévenu l’expert.
D’un autre côté, les charges les plus importantes auxquelles doivent faire face les établissements de paiement sont celles en relation avec la mise en place du système d’information. “Les exigences de la BCT sont très importantes et leur respect nécessite des investissements conséquents”, a-t-il conclu.