La croissance en Afrique a été plutôt timide en 2022, a révélé un rapport publié cette semaine par la Banque africaine de développement. Après une année 2021 qui a vu les PIB de plusieurs pays africains croître rapidement après une année marquée par la crise Covid, la guerre en Ukraine, l’impact du changement climatique et la montée des tensions géopolitiques ont freiné la croissance dans le continent.
Ainsi, la croissance moyenne estimée du produit intérieur brut (PIB) réel a ralenti à 3.8% en 2022, contre 4.8% en 2021. Pour la période 2023-2014, la BAD estime que la croissance va atteindre les 4% à travers le continent.
Les perspectives stables projetées pour 2023-24, expliquent les auteurs du rapport Africa’s Macroeconomic Performance and Outlook, “reflètent le soutien politique continu en Afrique et les efforts mondiaux pour atténuer l’impact des chocs externes et l’incertitude croissante”. La réouverture prévue de la Chine après trois ans de politique zéro Covid et les perspectives de croissance stables pour l’Asie pourraient soutenir la croissance de l’Afrique à moyen terme, affirment-ils. L’Asie représente en effet environ 40% des exportations totales de marchandises du continent, d’après la BAD.
En Afrique du Nord, les experts de l’institution financière estiment que la croissance a diminué de 1.1 point de pourcentage, à 4.3% en 2022 contre 5.4% en 2021, en raison de la forte contraction en Libye et de la sécheresse au Maroc. La croissance devrait se stabiliser à 4.3% en 2023, soutenue par un fort rebond prévu dans les deux pays et une croissance soutenue ailleurs dans la région.
La croissance prévue pour la période 2023-2024 varie considérablement d’un pays à l’autre, mais reste positive dans l’ensemble des économies du continent, à l’exception de la Guinée équatoriale où elle devrait atteindre les -7.3%.
Quant aux pays qui vont connaître les plus grands taux de croissance, on trouve à leur tête la Libye avec une croissance prévue de 12.9%, suivie du Niger (9.6%), du Sénégal (9.4%) et de la Côte d’Ivoire (7.1%).
Pour la Tunisie, la croissance durant cette période devrait atteindre les 2.4% ― soit en dessous de celle que devrait enregistrer le Maroc (2.9%) mais meilleure que celle de l’Algérie (2.3%).