Plusieurs produits financiers sont une exclusivité des institutions financières et les personnes physiques n’y ont pas d’accès direct. C’est la partie invisible du marché financier et qui est la plus dynamique.
Parmi ces produits, il y a la pension livrée. Il s’agit d’un contrat par lequel toute personne morale ou OPCVM cède à une autre personne morale ou OPCVM des valeurs mobilières et/ou des effets de commerce. La particularité de cet accord est l’engagement irrévocable du cédant à reprendre les actifs sous-jacents et le cessionnaire à les lui rétrocéder à un prix et à une date convenus à la date de cession. C’est donc une opération de prêt pour cessionnaire et d’emprunt pour le cédant, mais avec un taux d’intérêt librement fixé entre les deux parties.
En 2022, ce marché a enregistré 7 049 opérations dans un volume global de transactions de 33,7 milliards de dinars, en progression de 50% par rapport à 2021. 71% du volume est assuré par les opérations de Repos de 8 à 90 jours. Les taux d’intérêt ont varié entre TMM -1,36% et TMM +3,17%, avec la prédominance du taux TMM +1%. L’encours de la pension livrée s’est établi à 1,898 milliard de dinars.
Les OPCVM sont les acteurs les plus actifs, avec une part de marché de 56%. C’est l’une des raisons derrière les surperformances de certains fonds obligataires. L’échange de liquidité entre banques par le recours à la technique de la pension livrée prend de l’importance (12% de part de marché contre 2% seulement en 2021).
Fiscalement, ces opérations sont exonérées de la TVA et les revenus résultant de la différence entre le prix de rétrocession et le prix de cession ne sont pas soumis à la retenue à la source. Si vous êtes une entreprise excédentaire en liquidité, il faut bien penser à ce placement.