Depuis 2011, la Tunisie a bénéficié du soutien financier de ses principaux bailleurs de fonds. Non seulement cela s’est manifesté dans le volume des financements extérieurs et des facilités accordées, mais surtout dans le volume de dons dont le pays a pu profiter.
Depuis 2011, et en tenant compte des projections de la loi de finances 2023, le volume des dons extérieurs s’élève à 4 801 MTND. En valeur absolue, ce montant est important. Néanmoins, il ne représente que 5,8% des emprunts extérieurs contractés sur la période. L’année 2022 était particulièrement généreuse, avec des dons de 1 115 MTND. Ce montant nous a permis de surmonter les difficultés au niveau de la mobilisation des ressources extérieures à la suite de la non-signature d’un accord avec le FMI et l’absence de sorties sur les marchés internationaux. D’ailleurs, les dons de 2022 sont les plus élevés depuis 2011.
Il faut dire que la Tunisie n’est pas un pays à la merci de ces cadeaux. Ces montants ne représentent que 1,1% de nos dépenses (hors remboursement de principal de la dette). Ces dons nous aident principalement à couvrir des besoins ponctuels de financements, telle l’aide algérienne en fin de 2022.
Encore plus important, le rythme d’encaissement des dons a radicalement changé par rapport à la période pré-révolution. Sur 1999-2010, la Tunisie avait empoché 953 MTND, soit quasiment le même montant. C’est l’équivalent de 0,7% des dépenses de la période (hors remboursement de principal de la dette) et 6,1% des dettes extérieures contractées. Nous sommes plus dépendants de la générosité de nos partenaires financiers.
En même temps, nous ne pouvons pas dire que la Tunisie a eu un soutien exceptionnel pour qu’elle réussisse sa transition démocratique. D’ailleurs, par rapport à l’Egypte, la Tunisie n’a eu que des miettes.
Pour les années à venir, ces dons devraient s’inscrire sur une courbe descendante, avec des estimations de 222 MTND en 2024 et 167 MTND en 2025. Nous devons compter davantage sur nos propres ressources.