Après une année record pour les introductions en Bourse dans le secteur des technologies en 2021, l’année 2022 a été un échec total. La seule offre technologique notable aux États-Unis cette année a été le spin-off d’Intelspinoff de Mobileye. Aucune autre introduction en Bourse américaine n’a rapporté plus de 100 millions de dollars. En 2021, en revanche, il y a eu au moins 10 introductions en Bourse dans le secteur des technologies aux États-Unis qui ont rapporté 1 milliard de dollars ou plus.
Les investisseurs ont délaissé le risque et la promesse de croissance future au profit d’entreprises rentables, aux bilans jugés suffisamment solides pour résister à un ralentissement économique et à des taux d’intérêt durablement plus élevés.
La majorité des sociétés en phase de pré-IPO ont modifié leurs plans après avoir vu celles cotées plonger par rapport aux sommets de l’année précédente. Au total, le produit des opérations d’introduction en Bourse a chuté de 94% en 2022, passant de 156 milliards de dollars à moins de 9 milliards de dollars en 2022.
2023 semble être une année prometteuse et l’activité des introductions reprendra une fois que la volatilité du marché commencera à se dissiper. La reprise des IPO, dans le contexte économique actuel, passe par une prise de conscience de la réalité et l’évaluation des entreprises technologiques émergentes sur la base des fondamentaux et non de promesses lointaines.
Mais les valorisations posent problème. Les entreprises qui ont été financées ces dernières années l’ont fait à la fin d’une période de hausse prolongée, au cours de laquelle les taux d’intérêt étaient à des niveaux historiquement bas et la technologie était le moteur de changements majeurs dans l’économie. L’argent était abondant. La discipline financière ne l’était pas. La nouvelle conjoncture a fait que certaines startups, en phase finale de valorisation, ont subi des revers.
La Silicon Valley doit s’adapter à l’abandon de l’esprit de croissance avant que le marché des introductions en Bourse ne reprenne. Cela signifie non seulement qu’il faut être plus efficace avec le capital, montrer un chemin vers la rentabilité à court terme et limiter les attentes en matière d’embauche, mais aussi apporter des changements structurels au mode de fonctionnement des entreprises.