Les vagues successives de la crise sanitaire et économique ont bouleversé le système productif du monde entier. Elles ont accentué la crise en Tunisie, troublé les perspectives d’un ensemble d’activités de différents secteurs économiques et poussé de nombreuses entreprises, des artisans, des agriculteurs à changer de paradigme. Le secteur de l’artisanat, entre autres, a encore perdu de la vitesse.
A cette occasion, Enda inter-arabe (ONG) et Enda Tamweel se sont davantage mobilisées et ont pensé à se rapprocher du consommateur, à protéger leurs clients et à soutenir les projets touchés par la crise. A cet effet, dans le contexte économique défavorable que traverse le pays, Enda inter-arabe et Enda Tamweel, avec l’appui de leurs partenaires, ont organisé la 1ère édition du marché citoyen et solidaire “Souk El Kahina”. Ce dernier regroupe 100 artisans, petits producteurs agricoles et agroalimentaires, porteurs d’espoir et de rêve, émanant des 24 gouvernorats de la Tunisie, pour exposer la richesse et l’authenticité du patrimoine tunisien.
Le but de cette rencontre était d’informer les Tunisiens et les Tunisiennes que le produit du terroir tunisien commence à faire du chemin et elle vise aussi à protéger le made in Tunisia de l’invasion des produits turcs ou chinois et à encourager la commercialisation équitable et les valeurs de l’économie sociale et solidaire.
Ce rendez-vous, auquel les créateurs travaillent depuis des mois pour exposer la touche de leur région, a rassemblé 100% de femmes.
Enda a voulu faire sortir ces femmes de l’obscurité due à la crise de Covid-19, leur permettre de se soigner et leur trouver des solutions en leur offrant l’accompagnement et le financement nécessaires. Zmandar Mohamed, directeur général d’Enda Tamweel, a annoncé que 40% des 365 mille artisans ont connu la faillite et la perte de leur personnel.
Cette édition du marché citoyen et solidaire “Souk El Kahina” épouse l’approche visant à soutenir ces femmes, à les aider à relancer leurs projets et à leur offrir de nouveaux horizons.
Zmandar Mohamed nous a rappelé que la femme tunisienne est la mère, la soeur… et le pays ne sera sauvé que par ses femmes. D’ailleurs, à Enda, il existe 450 000 clients, dont 58% sont des femmes. En effet, l’ONG a une forte ambition de garantir les projets des femmes, venant des régions marginalisées, qui sont moins incluses dans le développement économique du pays, car, selon les propos de Zmandar, elles ont moins d’opportunités pour avoir un crédit que les hommes, et ce, en raison de nombreux facteurs tels que la non-acquisition de la propriété d’une maison. De surcroît, le problème, qui bloque les canaux de vente des produits artisanaux, la conquête de nouveaux marchés et la protection des marchés locaux, est lié principalement au marketing et au branding de ces produits.
Enda-ia est au service de l’empowerment, une des valeurs de l’organisation et elle mise sur le capital humain. Et dans la continuité de ces efforts, elle compte, les mois à venir, créer une marketplace (en ligne) pour la vente des produits labellisés et appuyer le circuit de commercialisation équitable et, par conséquent, garantir la confiance entre le producteur local et le consommateur.