«Le développement économique et social n’est pas une simple question d’argent mais un effort de construction d’institutions solides et de les ajuster au fur et à mesure de notre progression», soutient Hédi Larbi, ancien ministre de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire et du Développement durable.
Il est catégorique: il n’y a pas une seule politique publique qui marcherait plus de 5 ans, car la “vie” de cette politique dépend de facteurs aussi délicats que le comportement des gens, l’évolution de la conjoncture…
«Un État intelligent passe son temps à évaluer ses politiques et à les ajuster, les changer, c’est un État qui laisse l’appareil productif au privé et se concentre sur les manières de lui assurer un climat des affaires propice. En même temps, il doit aussi mener une bonne politique sociale; et celle-ci doit être bien financée pour réussir», ajoute Larbi, qui avertit de l’augmentation continue du coût des politiques sociales, du système de retraite qui n’a pas évolué… «Si la politique sociale n’a pas été pensée pour être pérenne, elle s’effondre. C’est le drame des pays qui n’ont pas effectué les changements nécessaires pour des raisons politiques», poursuit-il.
C’est dans cette même logique d’anticipation du futur que l’ancien ministre de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire et du Développement durable glisse deux recommandations essentielles: ne pas lâcher l’appareil productif et améliorer le climat des affaires, tout en prenant en considération le côté social avec l’inflation galopante. Un amalgame voulu pour signifier que le socioéconomique n’a jamais été aussi lié. Voire, il y ajoute un autre ingrédient: «Tout cela ne peut tenir qu’avec l’institution de la confiance, et nous sommes donc devant une question politique».
Par-dessus tout, Larbi insiste sur l’éducation: «Notre système éducatif est la priorité des priorités si nous voulons vraiment nous positionner dans les années à venir. Un dernier mot: mettons-nous au travail, les acteurs ne peuvent plus continuer chacun de son côté; le travail collectif est fondamental (le secteur privé, la société civile, les politiques…), il faut que nous nous fassions confiance, cesser de nous chamailler et de perdre du temps».