«L’Europe va en direction de l’Est, c’est la conséquence de la guerre et de la démographie (qui est le plus grand problème de l’Europe), pas de la démocratie. Une démographie qui signifie que, dans les prochaines 25 années, l’Europe va rester à plus ou moins 500 millions de personnes alors que la Chine et l’Inde, avec 3 milliards, sont en hausse, comme de nombreux pays africains, à commencer par le Nigeria. L’Europe va être le spectateur de la compétition entre les USA et la Chine. C’est terrible d’être spectateur, pas joueur; nous connaissons bien cela en Italie!», soutient Matteo Renzi, ancien chef du gouvernement italien, lors des Journées de l’entreprise.
Sa consigne à la Tunisie? «Vous devez vous tenir prêts à changer, c’est la seule perspective. Dans la coupe du monde du futur de la planète, pas du football, la seule modalité de respect de la souveraineté nationale est d’être capable de comprendre la globalisation. Et si vous pensez qu’il y a une différence entre souveraineté et globalisation, vous n’avez pas de futur».
Renzi avertit qu’il faut être capable d’avoir un point de vue stratégique sur la sécurité, la digitalisation… mais comprendre que tout se construit sur les ponts, pas entre les murs. Il atteste que le futur de l’Europe et de l’Afrique est de travailler ensemble, comme le font la Tunisie et l’Italie. «Dans les prochaines années, il y aura une connexion entre la Tunisie et la Sicile et cette connexion, c’est l’équation de la souveraineté et de la globalisation. Ce genre de connexion est la seule possibilité pour nous d’être protagonistes, pas spectateurs», souligne-t-il.