Pendant des décennies, la question de la globalisation de l’économie semblait être conclue: aucun pays, aussi puissant qu’il soit, ne peut se passer de la coopération internationale pour satisfaire ses besoins.
La pandémie mondiale puis la guerre en Ukraine ont remis en cause, du moins partiellement, cette théorie.
“Nous sommes aujourd’hui dans une situation inédite et plusieurs pays se sont rendu compte qu’ils sont en situation de dépendance vis-à-vis d’autres pays”, a noté Nafaa Ennaifer lors de sa participation hier au panel inaugural de l’édition 2022 des Journées de l’entreprise organisée par l’IACE. Et d’ajouter: “Il y a même eu une pression de l’opinion publique pour que ces questions de sécurité alimentaire, technologique, hydriques, etc. soient prises en considération”.
Ennaifer a souligné que la souveraineté des pays requiert la sécurisation d’un certain niveau de production locale. “On peut assurer la sécurité alimentaire en sécurisant des partenariats avec d’autres pays”, a-t-il expliqué. “Par contre, la souveraineté va au-delà et impose d’avoir un minimum d’autosatisfaction des besoins sur place”, a-t-il ajouté.
Pour le chef d’entreprise, toute la problématique est de “chercher un équilibre entre souveraineté liée à une production locale et le développement d’une coopération internationale”.
Et d’ajouter: “Produire sur place devient un impératif, comme nous l’avons vu d’abord durant la pandémie puis à la suite de la guerre en Ukraine. Nous avons vu pas mal de situations où l’impératif de la production locale redevenait extrêmement important”.