«Aucun Etat n’est capable de produire tout ce qu’il faut pour sa population ou d’être autosuffisant dans les principaux produits, ici le secteur privé a montré qu’il pouvait faire mieux que l’Etat. Mais il y a une vingtaine d’années, nous sommes parvenus à une définition simple et pratique de la notion de souveraineté», atteste Hedi Larbi, ancien ministre de l’Équipement, de l’Aménagement du territoire et du Développement durable, lors des Journées de l’entreprise, en proposant une nouvelle définition tridimensionnelle de la notion de souveraineté (ou de l’évolution vers la souveraineté).
En premier, il conçoit qu’une nation est économiquement souveraine si elle est capable de concevoir ses politiques économiques et de les mettre en œuvre sans aucune intervention extérieure.
En second, il estime que si vous n’avez pas une stabilité financière, en particulier les finances publiques, si vous avez un gros déficit, vous ne pouvez pas être souverain: «Un pays endetté ne peut pas être tellement souverain, car on va lui imposer un certain nombre de conditions (ouvrir, privatiser, libéraliser…) et il ne va pas être libre dans le choix de ses options économiques».
Enfin, Larbi rappelle que puisqu’il va falloir de toutes les façons faire des échanges, il faut disposer de ressources pour importer: «Il faut donc que j’exporte pour que je puisse avoir les devises nécessaires; et on arrive à la condition des comptes extérieurs équilibrés (sinon positifs). Vous devez avoir une politique qui permet de créer une économie, un système productif suffisamment compétitif pour réussir à exporter. Et surtout comprendre qu’il n’y a pas de souveraineté politique sans souveraineté économique».