Le conseil d’administration du Fonds monétaire international devrait annoncer sa décision finale au sujet du prêt de 1.9 milliard de dinars au profit de la Tunisie d’ici la fin de l’année (ou en janvier). Pour les analystes de Fitch Ratings, il y a de fortes chances que le board du FMI opte pour l’approbation de l’accord avec notre pays.
Intervenant lors d’un webinaire tenu hier, les experts et analystes de l’agence de rating ont annoncé leur optimisme quant à la capacité de la Tunisie à mettre en place les réformes nécessaires. “Le président de la République a le pouvoir de passer par décret toutes les réformes nécessaires sans avoir à attendre l’accord d’un parlement”, a rappelé un analyste de Fitch Ratings. “Cependant, le président a lui-même déclaré son opposition à certains points du programme soumis par la Tunisie”, a-t-il ajouté.
Les experts de Fitch Ratings ont noté que les réformes proposées ne jouissent pas toutes du même niveau d’acceptation auprès des différents intervenants. “La Tunisie vise à atteindre la vérité des prix à la fin de 2023 pour les produits pétroliers et nous pensons que ce point va être mis en place vu qu’il jouit de l’unanimité ― y compris de la part de l’UGTT”, a déclaré un analyste de l’agence.
Au sujet de la compensation des produits de base, les experts s’attendent à ce que le Fonds monétaire international affiche plus de flexibilité quant à l’application des réformes nécessaires, notamment en ce qui concerne les délais. “Nous estimons que le Fonds va prendre en considération les prix sur les marchés internationaux”, ont-ils indiqué.
Les entreprises publiques représentent en revanche un point contentieux entre le gouvernement et l’UGTT, a rappelé un analyste de l’agence. “Le secrétaire général de l’Union a réitéré sa ferme opposition aux mesures annoncées par le gouvernement”, a-t-il ajouté. Pour lui, ce désaccord peut pousser l’UGTT à renoncer au programme dans sa totalité, y compris l’accord sur l’augmentation des salaires pour les fonctionnaires de l’État.
Les analystes de Fitch Ratings ont également exprimé leur inquiétude quant à la capacité de contestations sociales provoquées par les réformes à ralentir la mise en place du programme convenu avec le FMI. “Si nous étudions l’historique des engagements de la Tunisie avec le FMI, nous constatons que de tels mouvements peuvent freiner, voire arrêter, l’application de ces mesures”.