Souvent décrite comme la première licorne en Afrique, Jumia n’est pas réellement une entreprise africaine: ses créateurs ne sont pas africains et, jusqu’à un futur très proche, ses quartiers généraux ne sont pas installés dans le continent.
Cela devrait changer prochainement.
Dans une interview accordée à Bloomberg, le directeur par intérim de Jumia, Francis Dufay, a indiqué que l’entreprise va fermer son bureau principal à Dubaï et déplacer ses bureaux vers des locaux en Afrique. Cette initiative entre dans le cadre des efforts menés par l’entreprise pour réduire les pertes et prendre la voie de la profitabilité.
Les managers déménageront dans plusieurs pays du continent avec la grande majorité de l’équipe du bureau de Dubaï qui va être distribuée sur le Maroc, le Kenya et la Côte d’Ivoire ― mais pas la Tunisie.
“Comme nous sommes une entreprise centrée sur l’Afrique, nous voulons que nos dirigeants soient basés avec les clients, les fournisseurs et les employés”, a-t-il déclaré.
Jumia avait précédemment indiqué qu’il s’attendait à une perte d’Ebitda ajusté de 200 à 220 millions de dollars cette année.
Dufay a pris la relève après que les fondateurs Sacha Poignonnec et Jeremy Hodara ont quitté le détaillant en ligne le mois dernier. Il a déclaré qu’il tentait de réduire les coûts – les loyers de Dubaï augmentent plus rapidement que ceux de New York ou de Londres – et de devenir plus réactif à la population jeune et férue de technologie sur ses marchés africains tout en repoussant des concurrents plus importants.
Surnommée l’Amazon de l’Afrique, Jumia a fait son entrée à la Bourse de New York en 2019. Depuis lors, le géant est aux prises avec des pertes persistantes et ses actions ont chuté de 68%.
Pourtant, Dufay a déclaré que les plus de 10 ans d’expérience de l’entreprise en Afrique lui donnent un avantage sur les nouveaux concurrents. L’entreprise compte parmi ses investisseurs le fabricant français de boissons Pernod Ricard et la banque d’investissement américaine Goldman Sachs.