Les voitures électriques sont souvent citées comme la solution pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et, d’après plusieurs études, cela est vrai. Mais une autre solution à impact encore plus significatif est souvent ignorée: réduire l’utilisation des voitures.
Bien évidemment, il ne s’agit pas simplement de demander aux automobilistes de marcher plus: un grand travail doit être fait au niveau de la conception des agglomérations. “La conception des villes tunisiennes fait que l’essentiel de l’activité économique soit concentré au centre”, a souligné Fathi Hanchi, directeur général de l’ANME, lors de sa participation à la Journée de transport intelligent écologique et mobilité électrique organisée par AM Media.
Le responsable a souligné l’importance d’adopter une nouvelle conception qui permet d’avoir des villes multifonctionnelles compactes où les transports en commun sont le principal moyen de mobilité.
Hanchi a également indiqué que le transport en Tunisie est aujourd’hui caractérisé par la forte présence des moyens de transport individuels ― i.e. les voitures personnelles. Cela s’explique, d’après lui, par la qualité insuffisante des transports en commun. Le directeur général de l’ANME a noté que la dépendance de la Tunisie de l’importation et l’absence d’un système de classification des véhicules en termes de consommation énergétique font que la flotte de voitures circulant sur les routes tunisiennes est énergivore.
La qualité en continuelle dégradation des transports en commun en Tunisie a poussé encore plus d’usagers vers les moyens de transport individuels. “En 2005, la Transtu a transporté plus de 330 millions de passagers”, a indiqué Hanchi. “En 2015, ce chiffre est passé à 120 millions”, a-t-il ajouté.
Les implications de cette transition sur les émissions des gaz à effet de serre sont considérables: les voitures polluent 4 fois plus par km et par voyageur que les moyens de transport collectif. D’après le responsable, la transition vers la mobilité électrique représente une condition sine qua non pour réduire les émissions générées par le secteur du transport.
Hanchi a souligné que le travail sur l’implémentation d’une stratégie pour l’électrification des transports en Tunisie a démarré depuis 2016 avec la mise en place d’une task force regroupant plusieurs ministères et instances publiques. Le directeur général de l’ANME a indiqué que cette task force a proposé l’implémentation de plusieurs mesures qui devraient voir le jour en 2023 ― sans donner plus de détails sur la nature de ces mesures.
Il a également indiqué que la Tunisie s’est fixé comme objectif d’atteindre les 5000 voitures électriques d’ici 2025.