La représentation des femmes dans le domaine des STEM (Science, technology, engineering, and mathematics), et plus particulièrement dans la tech, doit être renforcé. C’est ce qui ressort de l’intervention de Zohra Slim, co-founder d’Instadeep, lors du panel des Mediterranean Tech Women Festival à Madrid le 30 novembre.
Sous le thème “Comment l’IA peut-elle changer l’avenir de l’humanité et pourquoi les femmes doivent participer à ce changement ?”, les panélistes sont Zohra Slim, fondatrice d’InstaDeep, Sara Abdul Samad, consultante en stratégie de données, Houda Chakiri, professeur adjoint d’informatique, Hajer Ouerghi, responsable des données informatiques et de l’IA pour le Groupe Caisse des Dépôts et Lama Sha’sha’a, cofondatrice et présidente de l’International Robotics Academy.
A la question : “Dans quelle mesure pensez-vous qu’il est important pour les femmes de participer à cette révolution ?” (la révolution technologique), Zohra Slim explique que le domaine de l’IA, désormais omniprésent, nécessite davantage de compétences féminines et de représentativité des femmes.
Représenter la moitié de la population
Les études de données, ensuite automatisées via IA, doivent prendre l’ensemble des utilisateurs en considération. Selon Zohra Slim : “L’IA est un perturbateur, elle est partout. L’IA prend des décisions dans tous les domaines de notre vie. Elle est également présente dans les domaines de la biologie, de la santé et de l’informatique. Les femmes doivent être présentes, sinon, nous ne ferons que ce qui est adapté à 50% de la population. C’est très simple : les femmes représentent 50 %, voire plus, de la population. Si nous ne recueillons pas de données à leur sujet, les choses seront tout le contraire de l’inclusion. De plus, si nous avons 50% des cerveaux et des capacités des gens qui sont ignorés, comment allons-nous arriver à un endroit où nous sommes à notre maximum ?”
La Tunisie se démarque dans la région MENA
Le cas de la Tunisie est particulier, puisque d’après Zohra Slim, il s’agit de l’un des pays ayant le plus de femmes ingénieurs en STEM et étudiantes en STEM de la région MENA. “En Tunisie, surtout dans la région MENA, nous avons un pourcentage plus élevé de femmes dans les universités et dans le domaine des STEM. 34 à 54% de tous les étudiants en STEM dans la région MENA sont des femmes. De plus, en Tunisie, nous sommes spéciaux à notre manière. Plus de 50% de nos chercheurs sont des femmes. Dans les autres pays du nord de la Méditerranée, c’est plutôt entre 18 et 35%. Cela montre un important écart entre les moyennes régionales et les statistiques en Tunisie.”
S’inspirer des cas passés pour ne plus refaire les mêmes erreurs
Zohra Slim met en avant l’importance de l’inclusion. Toutes les minorités doivent être comprises dans les données, sinon cela peut avoir des répercussions extrêmement négatives. Elle cite le bad buzz de la Kinect dans les années 2010. Pour information, Kinect est un accessoire de la console de jeu Xbox doté d’une caméra et d’une détection de mouvements. Le bad buzz a été déclenché car il ne pouvait pas détecter correctement les mouvements des joueurs lorsqu’il s’agissait de personnes de couleur.
Instadeep travaille pour intégrer les femmes
Instadeep oeuvre à former les femmes, leur donner l’opportunité d’intégrer les STEM et adopter des positions de leadership. “Chez Instadeep, nous avons fait pression pour qu’il y ait plus de femmes. Nous organisons des formations, des tutoriels, des hackathons en Tunisie et dans d’autres pays. L’objectif est d’atteindre une base solide qui comprend et intègre l’opinion de tous et où les femmes sont des decision-maker”.