Le domaine de l’Etat a généré des revenus sous forme de redevances, loyers et d’autres produits qui ont atteint 2 523 MTND en 2022. Il y aussi le dividende perçu sur les participations publiques (84,300 MTND), les bénéfices des entreprises publiques (450,700 MTND) et les intérêts dégagés sur les différents comptes (135,000 MTND).
Les recettes sont sur une tendance haussière, mais elles ne couvrent toujours pas le déficit causé par les entités déficitaires et en difficulté. Pour pouvoir juger le rendement de l’actif de l’Etat, il ne faut s’arrêter ni à ce flux financier de taille ni au dossier des entités en souffrance. Ce qu’il faut retenir de ces chiffres, c’est que la gestion publique n’est pas aussi chaotique qu’on le pense. Elle peut s’améliorer et espérer atteindre un équilibre global au bout de quelques années.
Ce qui manque, c’est un peu d’audace dans l’utilisation de ces ressources, de sorte à mieux les intégrer dans la production. Il y a quelques initiatives actuelles pour utiliser des propriétés de l’Etat dans le cadre de partenariats public-privé ou même dans des sociétés citoyennes. Quelle que soit la forme de l’entreprise, il faut l’encourager tant qu’il y a de la valeur ajoutée.
L’actif public est l’un des principaux outils disponibles à l’exécutif pour relancer l’économie, notamment dans les zones où les investissements manquent. Par le simple moyen de mettre à la disposition des entrepreneurs des terrains ou d’autres moyens de production, l’Etat est capable de donner un coup de pouce à la croissance sans dépenser le moindre dinar.
Pour le faire, il faut professionnaliser la fonction actionnaire de l’Etat. Il y a la nécessité de posséder de réelles compétences techniques pour réaliser le suivi de performance des entreprises publiques et des parties prenantes aux autres projets.
En Tunisie, cette fonction n’est pas toujours bien assurée et les unités en charge du suivi des entreprises sont non seulement multiples, mais ne possèdent que quelques fonctionnaires. Il y a du boulot au niveau du reporting, de la transparence et de la gestion quotidienne. Ces problèmes de gouvernance ne peuvent être résolus que par un nouveau cadre réglementaire, qui figure déjà parmi les réformes présentées par le gouvernement au FMI. Il y a donc de l’espoir pour observer de meilleures performances de cet énorme actif public dans les années à venir.