La rentabilité, la qualité des actifs et les profils de liquidité des institutions financières non bancaires (IFNB) tunisiennes resteront sous la pression d’un environnement opérationnel national difficile, indique Fitch Ratings dans un nouveau rapport intitulé “Tunisian Non-Bank Financial Institutions – Peer Review 4Q22” paru le 23 novembre.
Dans le communiqué de presse publié par Fitch Ratings, il est précisé que: “Bien que toutes les IFNB soient touchées, les sociétés d’affacturage et de microfinance ont des bilans plus courts et des marges plus élevées, ce qui signifie qu’elles sont légèrement mieux placées pour résister aux pressions de l’environnement opérationnel que les sociétés de leasing nationales”.
Les institutions évaluées
Fitch note sept sociétés de leasing tunisiennes (fin 2021: 90% des actifs du secteur), une société d’affacturage et un prêteur de microfinance. Fitch a confirmé les notations nationales de toutes les sociétés de leasing et de la société de microfinance, et a relevé la notation nationale à long terme de la société d’affacturage.
Fitch Ratings explique les causes de la situation actuelle des IFNB tunisiennes: “L’incapacité de répercuter sur les clients les coûts de financement plus élevés en temps voulu, en raison de prêts à taux fixe, va probablement réduire la rentabilité en 2023, bien que de nombreuses IFNB aient récemment adopté des créances à taux variable. La qualité des actifs s’est détériorée au premier semestre 2022 en raison de l’augmentation des prêts douteux et de la faible croissance du secteur, et Fitch s’attend à une nouvelle détérioration en 2023, compte tenu de la base de clientèle plus risquée, ce qui pourrait rendre difficile pour de nombreuses IFNB de se conformer à une récente exigence de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de réduire leur ratio NPL en dessous de 7% d’ici 2026. L’effet de levier est élevé mais s’est amélioré”.
La dépendance aux banques locales
Fitch Ratings lie également l’augmentation de la pression sur les IFNB par rapport à leur dépendance aux banques locales. “Les IFNB tunisiennes dépendent du financement des banques locales, ce qui accroît leur sensibilité à une éventuelle diminution des liquidités dans le secteur bancaire. Un accord avec le FMI devrait permettre de débloquer des financements supplémentaires, mais les réformes fiscales qui en découlent pourraient aggraver les difficultés économiques. Le financement obligataire local diversifie le financement de nombreux émetteurs”.
Une solvabilité nationale inchangée
Le communiqué conclut: “Les notations nationales des IFNB tunisiennes vont de ‘B+(tun)’ à ‘A-(tun)’ et sont assorties de perspectives stables, reflétant notre opinion selon laquelle la solvabilité relative à l’échelle nationale restera inchangée. Les notations nationales des IFNB détenues par des banques ont tendance à être plus élevées que celles de leurs homologues, car nous nous attendons à un soutien extraordinaire si nécessaire et en raison des avantages de financement associés à la présence d’actionnaires bancaires”.