La loi de finances rectificative 2022 a mis à jour les chiffres de l’exercice budgétaire qui prendra fin au mois de décembre. Le déficit budgétaire sera de -9 784 MTND contre -8 548 MTND initialement prévus.
Pourtant, au niveau des recettes, l’Etat a engrangé des revenus de 41 300 MTND contre 38 618 MTND budgétisés. Cette amélioration provient essentiellement des recettes fiscales qui ont atteint 36 040 MTND alors qu’une année auparavant, elles ont été estimées à 35 091 MTND.
Par rubrique, l’impôt sur le revenu encaissé sera plus faible que les prévisions à 10 334 MTND (10 459 MTND budgétisés). En revanche, l’impôt sur les sociétés sera plus important à 4 667 MTND contre 4 111 MTND initialement prévus.
L’impôt indirect a rapporté 21 039 MTND en 2022 contre 20 520 MTND attendus. La TVA a permis de collecter 10 026 MTND, alors que les droits de consommation ont généré moins que les estimations (3 630 MTND encaissés contre 3 930 MTND budgétisés).
Pour les recettes non fiscales, elles se sont établies à 3 975 MTND contre 3 067 MTND prévus.
Au niveau des dépenses, elles ont atteint 50 914 MTND contre 47 166 MTND prévus. L’écart provient naturellement des charges supplémentaires de compensation causées par la crise ukrainienne.
L’endettement global pour l’exercice 2022 sera de 19 690 MTND, dont 11 906 MTND externes. Dans le texte de la loi de finances 2022, l’endettement était de 19 983 MTND, dont 12 652 MTND externes. L’endettement interne sera plus élevé que prévu, avec 9 278 MTND obtenus sur le marché local contre des estimations de 7 331 MTND.
Globalement, nous pouvons confirmer que le gouvernement a pu tirer son épingle du jeu, étant donné toutes les circonstances qui ont marqué cette année. Avec l’accord définitif sur le prêt FMI, la Tunisie devrait être capable de lever plus de fonds extérieurs en 2023, ce qui l’aidera à affronter un service de dette plus important.
Reste le point de remboursement des fournisseurs locaux et étrangers qui doit être traité l’année prochaine avec plus d’attention. Cela permettra un meilleur fonctionnement des services publics, le vrai baromètre de la santé financière de l’Etat pour les citoyens.