Le Forum a eu pour vocation de mettre en valeur le travail entrepris par la société civile afin de contribuer à la réalisation des ODD. Les représentants du Programmes des Nations Unies pour le Développement et de la Direction générale des relations avec la société civile à la présidence du gouvernement, co-organisateurs de l’évènement s’expriment à ce sujet :
Le PNUD renforce son partenariat avec les OSC
Céline Moyroud, Représentante Résidente du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en Tunisie, met en avant les enjeux du Forum et l’appui du PNUD aux OSC pour adresser des problématiques essentielles comme l’accès à la justice, la prévention de l’extrémisme violent, l’économie durable, ou encore la création d’emplois. La contribution de la société civile à ces thématique doit être renforcées.
Les acteurs locaux sont au devant de la scène. En effet, la coopération entre le secteur public, le PNUD et les OSC prend en considération les enjeux et le contexte local. Céline Moyroud explique : “La coordination se fait lorsqu’il y a une vision commune : ce qui demeure notre challenge. Il y a un effort pour appuyer l’élaboration participative de plans de développement locaux, ainsi quedes discussions sur les priorités et leur mise en œuvre.
Favoriser un environnement propice au développement durable
Chahrazed Ben Hamida, experte cohésion sociale au PNUD Tunisie, détaille les points d’entrée pour l’appui à la contribution de la société civile à la réalisation des ODD. “Le projet vise à favoriser un environnement propice à la contribution de la société civile au développement durable et ce à travers une intervention à deux niveaux. D’abord, au niveau national, pour soutenir la mise en place d’un cadre de partenariat et de coopération pérenne entre les acteurs publics et la Société civile. Ensuite au niveau local, en renforçant les capacités des OSC pour qu’elles soient en mesure de mobiliser les citoyens, d’établir des partenariats avec les acteurs locaux et de mettre en œuvre des initiatives qui impactent positivement la vie des citoyens. Le but est d’encourager les pratiques de coopération et de
Renforcer la confiance afin de pérenniser le partenariat entre les acteurs publics et la société civile
Concrètement ceci s’est traduit dans divers process de formation, d’information, d’appui et de coordination entre les différents protagonistes du projet. C’est à ce titre que suite à un diagnostic ayant impliqué les représentants des acteurs publics mais aussi de la société civile, un plan de renforcement de capacités a été conçu en faveur des acteurs publics en ce qui a trait à leur coopération avec la société civile. De même, un processus consultatif ayant impliqué en plus des représentants des structures publiques, plus de 150 représentants de la société civile nationale et locale a été entrepris afin d’identifier les axes stratégiques du partenariat entre les acteurs publics et la société civile. Au niveau local, le projet a de même permis de soutenir la mise en place d’un centre des ressources associatives pilote à Houmt Souk voué à promouvoir la coopération et les synergies au niveau local.
Chahrazed Ben Hamida met en avant le rôle incontournable des actions à échelle locale : Une grande importance est accordée à l’intervention au niveau local et à la proximité afin de promouvoir des actions qui améliorent concrètement la qualité de vie des citoyens. C’est à ce titre que suite à un processus compétitif, 13 initiatives pilotes de la société civile ont pu être appuyées. Ces initiatives se déploient dans les gouvernorats du Sud-Est à raison de 4 initiatives à Médenine, 4 à Tataouine et 5 à Gabes.
Les organisations de la société civile bénéficient de formations et de sessions d’information pour le financement
Au-delà de la question de la mobilisation, du suivi ou des objectifs, demeure la question essentielle du financement. En effet, il s’agit d’un des obstacles principaux. Les réclamations de la société civile se centrent sur l’obtention de financements. Cet aspect est essentiel pour faire perdurer les activités de la société civile. A ce sujet, Mourad Mahjoubi, directeur général des relations avec la société civile à la présidence du gouvernement, explique le soutien aux organisations de la société civile mis en place par le Gouvernement.
“Les acteurs de la société civile demandent souvent davantage de formations pour bénéficier de financements. Comment préparer le dossier, quels sont les appels d’offres ou les appels à candidatures, comment postuler, toutes ces démarches sont enseignées lors des sessions de formation. Je travaille depuis cinq ans dans ce domaine” explique-t-il.
Tous les deux à trois mois, des réunions ont lieu lors de conférences, forums, congrès… La Présidence du Gouvernement réalise un travail de formation important, se félicite-t-il.
Malheureusement, beaucoup d’OSC manquent de compétences et de capital humain. Il est primordial de leur enseigner les bons skills et la bonne méthode pour élaborer une stratégie à moyen et à long terme, a-t-il affirmé.
Un projet qui s’inscrit dans le long terme
Cette première édition du Forum fait l’état des lieux sur les projets initiés et définit les objectifs à moyen et à long terme. Il est possible de citer à ce titre les réussites du projet de Saïda Arfa. Présidente de l’Association al Karama de la Famille et la Citoyenneté, l’association a réussi à construire un centre d’hébergement pour les femmes victimes de violences physiques ou psychologiques. Inauguré en septembre 2022, l’établissement propose 30 lits dans la région de Gabès. Ce succès, comme bien d’autres, sont amenés à être encore accompagnés pour plusieurs années par le PNUD. Céline Moyroud conclut : “Le Forum est réalisé dans le cadre de plusieurs interventions du PNUD. Il s’inscrit dans la durabilité pour réaliser les objectifs de développement durable à l’horizon 2030.”