La Bourse de Tunis vient de clôturer le mois d’octobre pour attaquer la dernière ligne droite de l’année. Le dixième mois était globalement bon et donne l’espoir d’un beau finish pour la place financière.
Si nous regardons le marché actions, le Tunindex a laissé des plumes en perdant 100,03 points, soit 1,20%. Ses gains, depuis le début de l’année, ont été réduits à 16,70%. La capitalisation boursière a reculé de 375,010 MTND sur la période, ce qui n’est pas rien, puisque ce montant dépasse la valorisation d’un bon nombre de sociétés de la cote. C’est une performance notable et qui prouve que le marché tunisien, comme partout dans le monde, n’apprécie pas beaucoup les cycles inflationnistes.
En matière de volume, il s’est établi à 206,133 MTND sur le mois, la deuxième meilleure performance sur l’année, après celle de septembre. Le marché de blocs a connu une dynamique particulière avec des opérations de 64,165 MTND. Hors ces opérations, le volume quotidien moyen s’est établi à 6,760 MTND, ce qui constitue un bon rythme pour le marché même par rapport à son historique.
La répartition de ce volume a légèrement changé durant octobre. Côté vente, les comptes libres de Tunisiens ont constitué 65,4% du volume régulier. Les comptes gérés ont enregistré des échanges de 24,777 MTND, soit 17,4% du volume global. Idem pour les comptes propres qui ont totalisé des transactions de 3,554 MTND. Au niveau des achats, les comptes libres et gérés des Tunisiens ont contribué, ensemble, à hauteur de 90,2% des acquisitions.
Cette dynamique a une explication. Il ne faut pas oublier que cette période est importante pour la détermination de l’appartenance d’un titre à un groupe de cotation. Les valeurs qui veulent passer ou rester en cotation en continu doivent vérifier un nombre de transactions supérieur ou égal à 1 200 sur la période allant du 01 décembre 2021 au 30 novembre 2022, avec un minimum de 300 transactions pour au moins deux trimestres sur ladite période. Il faut donc se préparer dès maintenant et éviter les opérations de dernier recours.
De plus, octobre a connu la publication des indicateurs d’activité du troisième trimestre, et les investisseurs ont déjà pris leurs positions pour les portefeuilles de fin 2022 et début 2023. Autre facteur à ne pas oublier: la hausse des taux d’intérêt qui change les perspectives d’un bon nombre de sociétés cotées. C’est une aubaine pour les financières, mais une très mauvaise nouvelle pour les entreprises endettées.
Quant au compartiment des titres de créance, le marché obligataire a connu un excellent octobre avec des échanges de 66,807 MTND. Sur les neuf premiers mois, les transactions n’ont pas dépassé 73,989 MTND. Le mois a connu quelques souscriptions importantes, notamment celle de la BNA (150 MTND), sans oublier les préparatifs de la dernière tranche de l’emprunt national qui sera lancée le 7 novembre 2022.
Au niveau de la gestion collective, les OPCVM ont enregistré une hausse de leurs actifs nets de 32,400 MTND, provenant intégralement des véhicules obligataires (+38,400 MTND), compensant ainsi les pertes des OPCVM mixtes (-5,900 MTND) et actions (-0,100 MTND). La hausse des taux n’est pas une bonne nouvelle pour les organismes de placements collectifs, mais le rendement alléchant des obligations souveraines pourrait donner un coup de pouce aux OPCVM en cette fin d’année.
Nous pensons que novembre sera également très dynamique, même si le Tunindex risque de faire le yoyo. Ce qui est sûr, c’est qu’il vaut mieux prendre ses positions dès cette période, surtout pour ceux qui préfèrent les stratégies de dividendes. Les perspectives des sociétés sont actuellement claires. Il suffit de faire les bons calculs.