Le flou est toujours d’actualité pour les promoteurs immobiliers. Ils sont en proie à plusieurs facteurs à effets contradictoires: des incitations dans les lois de finances lors des dernières années qui sont censées booster les ventes, mais une inflation jamais vue des coûts des intrants et une hausse des taux d’intérêt qui font flamber les prix.
Selon les indicateurs d’activité des trois compagnies immobilières cotés à la Bourse de Tunis (Simpar, Essoukna et SITS), nous constatons que le chiffre d’affaires total a progressé de 20,6% à 23,204 MTND. Toutefois, cette hausse est à relativiser, car ces ventes restent inférieures à ce que réalisait le secteur quelques années auparavant.
Pour les mois à venir, les promesses de ventes fermes sont de l’ordre de 5,361 MTND, un chiffre acceptable au vu de l’encours de produits finis. Les compagnies continuent à accélérer leurs stocks de constructions. Les produits finis s’élèvent actuellement à 26,921 MTND, le niveau le plus faible sur les dernières années. Les mises en chantier ont repris et les travaux en cours ont augmenté de 16,1% à 38,885 MTND. Le secteur avance prudemment et préfère adapter son offre à une demande plus que jamais en dents de scie. Elles sont actives côté acquisition de terrains, avec une réserve foncière en hausse de 11,0% à 67,709 MTND.
Les promoteurs immobiliers, qui ont montré une grande capacité à résister aux crises, semblent bien retenir les leçons du passé en évitant l’accumulation de stocks et l’engagement simultané dans plusieurs projets. Toutefois, le contexte actuel est assez particulier, car les coûts de production sont devenus totalement incontrôlables et la base de clientèle capable de s’offrir un logement est réduite soit à cause de la cherté du financement, soit à la suite d’un départ définitif du pays. C’est le vrai défi du secteur.