L’Offre publique d’achat (OPA) simplifiée sur les actions de Monoprix a été clôturée le 24 octobre dernier. Pour rappel, la société Tunisia Retail Group Holding, agissant de concert avec les sociétés Monogros, IFICO et EXIS, visait l’acquisition de 3 903 348 actions (19,55% du capital de l’enseigne de distribution) au prix unitaire de 5,500 TND. Les résultats de l’opération ont montré que l’entité initiatrice de l’offre n’a réussi à acquérir que 598 259 actions, soit 3% du capital, en date du 23 septembre 2022. Depuis, son offre n’a pas trouvé de contrepartie jusqu’à son expiration. A la suite de cette offre, Tunisia Retail Group détient, seule et de concert avec Monogros, IFICO et EXIS, 83,45% du capital de Monoprix.
En d’autres termes, si les actionnaires majoritaires veulent retirer le distributeur de la Bourse de Tunis, il faudra payer le prix plus cher en achetant massivement le titre sur le marché. Il ne s’agit pas de la première opération du genre à connaître le même sort.
La raison est simple: le différentiel entre le prix historique du titre et le prix proposé. Pour rappel, l’action a fait l’objet d’un split (division de la valeur nominale par 5) le 3 mai 2010. Ce jour-là, elle valait 53,190 TND. Depuis la révolution, le titre a sombré et le contexte économique difficile a rendu la vie compliquée aux enseignes de la grande distribution. Durant toutes ces années, rares sont ceux qui ont pu avoir un coût d’acquisition moyen qui leur permettait d’éviter une perte en vendant au prix proposé dans le cadre de l’OPA. Cela explique l’échec de cette tentative de reprise.
Le message des minoritaires aux actionnaires de référence est clair: si vous voulez reprendre le contrôle intégral de vos sociétés, il faudra offrir des prix intéressants et qui compensent les années de patience. Sinon, nous en serons toujours là.