La Tunisie, qui vient de décrocher un accord avec le FMI, devrait attendre jusqu’à décembre 2022 pour officialiser l’obtention de ce financement tant attendu. Le vote final, qui n’est pas seulement économique mais largement politique, doit se préparer. Certains pays pèsent lourdement dans la décision finale.
Il faut d’abord comprendre l’organisation de cette institution. Le FMI repose sur un organe de décision appelé Conseil des gouverneurs, composé d’un gouverneur et d’un gouverneur suppléant pour chacun des 189 États membres. Il se réunit une fois par an, lors de l’Assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale. Il lui revient notamment l’approbation des augmentations de quotes-parts, les allocations de droits de tirages spéciaux ou l’admission de nouveaux membres.
Le Conseil des gouverneurs délègue presque tous ses pouvoirs au Conseil d’administration, chargé de la gestion de l’institution. Il est composé de 24 membres, qui représentent des pays et groupes de pays: cinq nommés par les pays qui détiennent les cinq quotes-parts les plus élevées (États-Unis, Japon, Allemagne, France et Royaume-Uni) et 19 par les 183 autres pays membres. Les décisions sont prises à une majorité de 85% des droits de vote, le pourcentage de voix d’un pays dépendant de sa quote-part.
Si nous regardons la structure actuelle, nous nous rendons compte que, de facto, les Etats-Unis ont un droit de veto, puisque leurs droits de vote pèsent 16,5%. Le Japon détient 6,14%, la Chine 6,08%, l’Allemagne 5,31%, le Royaume-Uni et la France 4,03% chacun et l’Arabie saoudite 2,01%. D’où l’importance des questions diplomatiques, particulièrement avec les Américains et les Européens. Nous pouvons avoir le meilleur dossier technique, mais si nos relations extérieures sont mauvaises, c’est une exclusion réelle du système financier mondial. Les relations entre la sphère du politique et celle de l’économique sont beaucoup plus complexes qu’on le pense.