Les autorités tunisiennes et l’équipe du FMI sont parvenues aujourd’hui, 15 octobre 2022, à un accord préliminaire sur les politiques et les réformes économiques qui seront soutenues par un nouveau mécanisme élargi de crédit. Ce programme va s’étaler sur 48 mois et permettrait au gouvernement d’accéder à un financement de 1,472 milliard de DTS (équivalent à environ 1,9 milliard de dollars). Et comme il est de coutume avec ce genre de programmes, cet accord sera soumis à l’approbation du conseil d’administration du FMI, qui doit discuter de la demande de la Tunisie en décembre prochain.
Dans un communiqué publié aujourd’hui à cette occasion, le FMI a noté que le nouvel accord soutiendra le programme de réformes économiques élaboré par les autorités tunisiennes et visant à rétablir la stabilité extérieure et budgétaire de la Tunisie, à renforcer la protection sociale et à promouvoir une croissance plus élevée, plus verte et inclusive et la création d’emplois tirée par le secteur privé.
Plus précisément, le programme de réformes des autorités consiste en les 8 points suivants :
– Améliorer l’équité fiscale en prenant des mesures pour faire entrer le secteur informel dans le filet fiscal et en élargissant l’assiette fiscale pour garantir des contributions équitables de toutes les professions.
– Contenir les dépenses et créer un espace fiscal pour le soutien social. Les autorités ont déjà pris des mesures pour contenir la masse salariale de la fonction publique et ont commencé à éliminer progressivement les subventions aux prix “inutiles” et généralisées grâce à des ajustements réguliers des prix qui lient les prix intérieurs aux prix internationaux, tout en offrant une protection ciblée adéquate aux segments vulnérables (y compris par le biais de transferts sociaux).
– Renforcer le filet de sécurité sociale en augmentant les transferts monétaires et en élargissant la couverture des filets de sécurité sociale pour dédommager les ménages vulnérables de l’impact de la hausse des prix.
– Lancer un programme global de réforme des entreprises publiques, en commençant par la promulgation d’une nouvelle loi sur les entreprises publiques.
– Accélérer les réformes structurelles pour renforcer la concurrence et créer des conditions de concurrence transparentes et équitables pour les investisseurs en rationalisant et en simplifiant les incitations à l’investissement.
– Renforcer la gouvernance et la transparence dans le secteur public, y compris avec un diagnostic complet de la gouvernance pour établir une feuille de route pour les réformes.
– Adapter et renforcer la résilience au changement climatique en promouvant les investissements dans les énergies renouvelables ainsi que la gestion des terres et des eaux (usées), et des mesures pour préserver les côtes tunisiennes, l’agriculture, la santé et le tourisme.
– Protéger le pouvoir d’achat des Tunisiens face à une inflation élevée et qui s’accélère. Pour renforcer la stabilité macroéconomique, la Banque centrale de Tunisie a commencé à resserrer sa politique monétaire.