Les files d’attente devant les stations-service s’allongeaient hier. Alors que la demande est explosive, le carburant se fait rare. Ce manque, même cette pénurie combinée à une augmentation des besoins a déjà été envisagée dans un rapport paru en juin 2022. Intitulé Africa Energy Outlook, il a été rédigé et publié par l’Agence internationale de l’énergie.
La part de l’Afrique dans les émissions mondiales s’établit à 3%. L’Afrique va soit se rattraper, soit perdre la course de la transition vers l’énergie propre. L’Afrique est le continent ayant le plus de pays avec le plus de ressources en ensoleillement et en minerais tels que le lithium, le cobalt ou le cuivre qui sont d’une utilité vitale dans la transition, puisqu’ils servent à la production d’EV (Electric Vehicles).
Les inégalités croissantes s’ajoutent aux conflits civils, aux troubles sociaux et à l’instabilité politique dans plusieurs pays, avec des protestations contre les prix déjà en cours au Maroc, en Égypte, au Kenya, en Tunisie et au Soudan.
Comme dans d’autres parties du monde, de nombreux pays africains ont introduit des mesures dans le secteur de l’énergie pour protéger les consommateurs vulnérables et les entreprises nationales de la crise économique liée à la pandémie. L’instrument le plus couramment utilisé a été l’annulation ou le report du paiement des factures aux services publics ou la subvention des coûts de l’électricité. Également le projet de demander aux régulateurs de fixer des tarifs inférieurs au coût total de l’approvisionnement. Plus de 20 pays africains ont adopté de telles mesures, mettant à rude épreuve des compagnies d’électricité dont la santé financière était déjà précaire.
Quelques-uns ont introduit des subventions ou des exonérations fiscales pour d’autres fournisseurs d’énergie, tant pour les énergies renouvelables que pour les combustibles fossiles. Cinq pays – l’Égypte, l’Éthiopie, le Maroc, le Nigeria et l’Afrique du Sud – ont consacré leurs dépenses de relance aux infrastructures énergétiques, principalement liées au gaz naturel ou à l’amélioration de l’accès à l’énergie, dans le but de stimuler la croissance économique à long terme.
Un grand nombre de ces mesures ont été supprimées en 2021, mais la flambée des prix des combustibles fossiles dans le sillage de l’invasion de l’Ukraine par la Russie a eu des répercussions sur la croissance économique. Cela a relancé la pression sur de nombreux gouvernements africains à court d’argent pour qu’ils rétablissent les mesures d’accessibilité financière. Par exemple, en mars 2022, le gouvernement sud-africain a gelé les prix de l’essence et du diesel, et a proposé une réduction de deux mois des taxes sur les carburants, financée par la vente des réserves de pétrole brut détenues dans son Fonds stratégique pour les carburants.
D’autres pays ont introduit des réductions de prix et de taxes similaires ou envisagent de le faire. Le Nigeria a augmenté les subventions au carburant pour les consommateurs et le Maroc subventionne les propriétaires de taxis. Des réformes de la tarification sont également en cours, avec des pays tels que l’Égypte et la Tunisie, réformant les subventions aux combustibles fossiles.
Le solaire sera un gros moteur pour la production d’énergie en Afrique. D’ailleurs, le solaire a de meilleurs résultats niveau prix que les autres moyens de production d’énergie. La connexion au réseau est un aspect important de la production d’électricité en Afrique.