Les startups contribuent non seulement à la création d’emplois et de valeur ajoutée, mais offrent aussi des avantages à ceux qui y investissent. C’est ce qui ressort du deuxième panel de l’événement Tunisia e-health Valley du vendredi 30 septembre.
L’événement s’est tenu dans le cadre du Forum de l’Officine au Palais des expositions du Kram du 29 septembre au 1er octobre. Tunisia e-Health Valley est une initiative du Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (SPOT) dans le domaine de la santé numérique en marge du Forum de l’Officine.
Intitulé “Panel 2: défiscaliser en investissant dans les startups”, il fait intervenir Mohamed Salah Frad, directeur général UGFS-NA et président ATIC, Habiba Louati, ancienne secrétaire d’Etat chargée de la fiscalité, et Nazeh Ben Ammar, entrepreneur, Business Angel, Business Activist et Enabler.
La défiscalisation via l’investissement privé fait gagner de l’argent par la réduction d’impôts et le retour sur investissement
Habiba Louati explique les avantages à investir dans une startup en Tunisie. “Il est possible de réaliser une économie d’impôts en prenant des participations aux startups. En effet, en étant actionnaire dans une startup, le bail est conséquent. La startup ne paye pas les cotisations sociales, contrairement aux entreprises classiques avec la charge patronale. Cela représente moins de dépenses pour les investisseurs et moins d’impôts. Ainsi l’investissement amène des bénéfices conséquents aux actionnaires”.
Nazeh Ben Ammar évoque la situation des startups en Tunisie et les améliorations possibles. “En tant que fondateur de Wiki Startup, le premier incubateur privé tunisien, l’investissement du secteur privé dans les startups a constitué un défi de taille. D’abord, la croissance des startups tunisiennes est beaucoup moins importante que celle des startups asiatiques. En Asie, la croissance et les bénéfices sont de 3x ceux de 2020 et de 10x ceux de 2018. Seules les startups labellisées sont défiscalisées. Cependant, investir dans une startup non labellisée avec une forte croissance est plus intéressant qu’une startup labellisée avec une croissance plus petite”.
Investir de façon avisée
Habiba Louati conseille d’investir en fonction de la plus-value. “L’investissement est intéressant quand la plus-value est imposable. Les startups non labellisées n’ont pas d’avantage fiscal. Mais elles ont l’avantage dans de code de l’IRPP (l’impôt sur le revenu des personnes physiques). Par exemple, si le fondateur est un jeune diplômé dont l’âge ne dépasse pas 40 ans, il y a une certaine défiscalisation. Également, il est primordial de demander un certificat d’innovation à obtenir auprès du ministère des Finances. La levée de fonds ne peut avoir lieu que si la startup possède ce certificat. Par la suite, au-delà de 8 ans après sa création, la startup n’a plus d’avantage fiscal. La startup peut cependant effectuer une extension d’investissement via l’APII (Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation) et obtenir d’autres avantages fiscaux”.
Pour Nazeh Ben Ammar, le secteur de la health tech, bien que plus lent dans sa croissance, est plus porteur à long terme. “Un business angel avec un portefeuille de 100k TND investit 10 fois 10k pour ensuite revendre les actions. Malgré une certaine perte, les gains ont lieu via des ventes importantes grâce à des sorties (exit). En investissant aujourd’hui, on s’attend après 2-3 ans de maturité en healthtech à avoir un bon retour sur investissement. La durée est plus longue que d’autres pour la maturité mais la multiplication plus importante pour le secteur health et healthtech.” Il ajoute: “Il n’y a même pas 120 à 130 business angels en Tunisie. Il est nécessaire de trouver une solution pour faciliter la tâche aux investisseurs étrangers, sinon les startups partent s’installer hors de la Tunisie et cela représente une perte importante pour les investisseurs tunisiens comme pour la Tunisie”.
Khaled Dridi prévient au sujet de la sensibilité de la santé des utilisateurs. “Il faut prendre toutes les précautions dans les entreprises du secteur de la santé, puisque cela touche à ce qu’il y a de plus vital dans l’être humain. De plus, les entreprises de la health et healthtech ont une vision ouverte sur l’international. Ils visent un marché global et utilisent les résultats de chercheurs situés partout dans le monde. Personne ne peut développer des molécules ou des solutions sur la santé sans être ouvert sur l’international”.