Jusqu’à présent, la procédure d’obtention de certificat de conformité des produits alimentaires transformés destinés à l’export prenait, en moyenne, 4 jours et demi et coûtait environ 94 euros.
Une nouvelle plateforme digitale lancée officiellement aujourd’hui promet de réduire drastiquement la durée d’attente et le coût de cette procédure. D’après Lisa Menucha, représentante de la GIZ dans le projet, la procédure va désormais durer environ une heure et coûter moins de 43 euros.
Pour les entreprises exportatrices de produits alimentaires, ces avancées sont importantes et représentent une étape clé dans la facilitation de l’accès aux marchés internationaux. En tout, il a été estimé que cette solution va permettre à ces entreprises d’économiser jusqu’à 200 mille euros par an ― sans compter l’impact sur leur compétitivité sur les marchés internationaux.
La nouvelle procédure digitalisée a été intégrée dans la plateforme de Tunisia Trade Net qui compte déjà plus de 3500 entreprises exportatrices ainsi que l’ensemble des institutions tunisiennes intervenant dans le commerce extérieur. Ainsi, les entreprises souhaitant exporter leurs produits d’agrobusiness n’ont plus qu’à se connecter sur le site de TTN pour lancer les procédures de contrôle. Elles auront aussi la possibilité de faire le suivi de l’avancement de leurs dossiers et, en cas d’erreurs dans les documents soumis, d’être notifiées.
Et ce n’est pas tout: les entreprises disposant de certificats de qualité ont la possibilité de voir les résultats de certification de leurs produits délivrés en moins de 24 heures, contre une durée moyenne de 14 jours pour les autres établissements.
La bonne nouvelle est que cette plateforme a déjà été finalisée et est opérationnelle. Une phase de transition va démarrer le mois prochain durant laquelle les procédures peuvent se faire aussi bien par voie numérique qu’à travers les canaux traditionnels. Un effort de sensibilisation et de formation a déjà été lancé par les créateurs de la plateforme auprès de tous les intervenants, aussi bien du secteur public que du privé.
Cette phase transitoire aura une durée d’une année après laquelle il ne sera plus possible de lancer les procédures qu’à travers la plateforme électronique. L’objectif est que la procédure soit “zéro-papier” en une année.
Cette plateforme est le fruit d’un travail qui a démarré en juin 2021 et dont la clôture a été célébrée aujourd’hui par l’organisation d’une conférence qui a réuni les différents intervenants. Le projet, baptisé “Digitalisation de la procédure de contrôle technique à l’exportation des produits agroalimentaires en Tunisie”, a été piloté par l’Alliance mondiale pour la facilitation des échanges. La digitalisation des procédures de contrôle technique des produits agroalimentaires a été implémentée par la GIZ, sous le mandat du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement, en coopération avec le ministère tunisien du Commerce et du Développement des exportations.
Fritz Jung, de l’ambassade d’Allemagne en Tunisie, a souligné dans son allocution d’ouverture que le développement économique durable est un enjeu important pour la coopération tuniso-allemande. Le choix des produits agroalimentaires pour l’implémentation de cette plateforme émane du fait que ces produits représentent environ 10% des exportations tunisiennes, a expliqué Jung. Et d’ajouter: “Ce secteur est à l’origine de plusieurs emplois”. Le responsable allemand a également souligné l’importance de la mise en place de la nouvelle plateforme dans le cadre de l’intégration de la Tunisie dans l’économie internationale aussi bien avec ses voisins européens qu’africains.
Philippe Isier, représentant de l’Alliance mondiale pour la facilitation des échanges, a souligné de son côté que l’objectif de ce projet est de créer une solution qui perdure et qui permet de réduire les obstacles auxquels font face les acteurs économiques tunisiens. Isier a également ajouté que malgré la clôture de ce projet, l’Alliance va poursuivre son engagement en Tunisie. L’organisation est en discussion avec le ministère du Commerce dans le but de lancer un nouveau projet pour la facilitation des exportations.
L’intervenant a indiqué que l’Alliance est aujourd’hui présente dans plus de 25 pays et est en cours d’implémentation de plus d’une trentaine de projets à travers le monde. “Ces projets contiennent des éléments en commun”, a affirmé l’interlocuteur. Ces projets, a-t-il expliqué, font l’objet d’une étroite collaboration entre les secteurs public et privé, sont implémentés dans une approche agile et ont pour objectif de réduire les coûts et le temps de déploiement des procédures de facilitation.