Le récent accord UGTT–gouvernement a également concerné les employés au salaire minimum qui auront une augmentation de 7% à partir du mois d’octobre 2022. Ainsi, le SMAG quotidien passera de 16,512 TND à 17,668 TND.
Le coût de la main-d’œuvre est une composante essentielle des prix des produits agricoles qui se sont inscrits sur une tendance haussière depuis 2010. Que nous soyons en période inflationniste ou déflationniste, ce groupe de produits n’a jamais affiché de baisse. Parmi les raisons sous-jacentes à ce trend, il y a certes l’absence d’un contrôle efficace des circuits de distribution, le coût des intrants mais aussi celui de la force de travail.
Dans le secteur, la majorité de la main-d’œuvre est féminine et est, au mieux, payée au SMAG. En 2010, il était à 8,920 TND. Il a donc doublé sur la période, mais il reste globalement faible, car c’est un revenu qui ne garantit même pas la dignité d’une personne dans la Tunisie d’aujourd’hui.
C’est également la raison pour laquelle le secteur ne parvient pas à attirer de la main-d’œuvre en dépit du taux de chômage élevé dans les zones de production. Ceux qui travaillent le font par obligation et fuient à la première occasion. Ils sont de plus en plus vieux, car les jeunes n’acceptent pas une telle rémunération indécente. En même temps, les prix auxquels les agriculteurs vendent leurs productions ne permettent pas de payer plus. Concrètement, la marge est dégagée par l’intermédiaire et non le producteur.
La solution est donc, encore une fois, entre les mains de l’Etat. Si les circuits de distribution sont bien contrôlés et surtout facilités, les spéculateurs disparaîtront. Cela permettrait de réduire les prix ou au moins de transférer une partie de la marge aux producteurs qui seront en mesure de mieux payer leurs employés. Ce qui est sûr, c’est que le consommateur final ne paiera pas ses achats moins cher.