Les chercheurs tunisiens transforment rarement les fruits de leurs travaux scientifiques en des produits commercialisés sur le marché. “Pour certains, cela est un signe de désintéressement envers l’entrepreneuriat de la part des chercheurs”, a affirmé Noomane Fehri, fondateur du programme Technoriat. “Mais cela est loin d’être la réalité”, a-t-il ajouté lors de sa participation à une conférence sur l’innovation dans la healthtech organisée par Connect’Innov.
D’après le business angel et ancien ministre des TIC, de nombreux chercheurs sont intéressés par le monde de l’entrepreneuriat, y compris ceux aux portes de la retraite et qui veulent capitaliser sur leur expérience pour lancer leur propre projet. Ces chercheurs, a-t-il affirmé, sont en quête d’accompagnement et de conseils pour réussir leur transition. “La mauvaise nouvelle est que le parcours de transformation est long”, a affirmé Fehri. “Il est donc primordial de multiplier et de renforcer les programmes d’accompagnement”, a-t-il ajouté.
L’interlocuteur a rappelé que la recherche scientifique nécessite d’importants financements que les investisseurs ne sont pas toujours prêts à débourser. Il a également appelé à une plus forte intervention de l’État pour soutenir ces projets.
Selon Fehri, deux points font défaut dans l’écosystème tunisien de la recherche scientifique: la valorisation de la propriété intellectuelle et l’accélération technologique. “Il est important que les chercheurs soient conscients de l’importance de protéger leur propriété intellectuelle, non seulement à l’aboutissement de la recherche mais aussi tout au long du processus”, a-t-il souligné. Et d’ajouter: “Nous allons créer une structure qui va se charger de la valorisation de la propriété intellectuelle pour les chercheurs tunisiens”.
À la fin de son intervention, Noomane Fehri a appelé à la création d’une structure qui regroupe les professionnels du secteur médical qui a pour but d’investir dans les projets de healthtech.