Si les chercheurs tunisiens ne sont généralement pas intéressés par l’entrepreneuriat, c’est à cause du système éducatif national, a stipulé Yosr Hamdi, responsable à l’Institut Pasteur de Tunis. “Les jeunes préfèrent rester au chômage plutôt que se lancer dans une aventure entrepreneuriale”, a-t-elle ajouté lors de son intervention à la conférence organisée par Connect’Innov sur l’innovation dans le secteur de la healthcare.
Hamdi est la coordinatrice d’une task force au sein de l’Institut Pasteur qui vise à soutenir l’innovation dans le secteur médical. “Nous avons constaté qu’un grand nombre de jeunes ont peur de faire la transition vers le monde de l’entrepreneuriat”, a souligné la speaker, avant d’ajouter: “La task force est en train de travailler pour changer le mindset”.
L’experte a souligné l’importance de focaliser sur les secteurs les plus prometteurs dans le domaine de la healthtech, dont la big data, la bio-informatique et la R&D. “Ce sont des secteurs que nous sommes en train de développer en Tunisie”, a-t-elle ajouté.
L’un des points sur lesquels focalise la task force chapeautée par Hamdi est la décentralisation. “Il faut se tourner vers les régions intérieures du pays pour s’assurer que les compétences présentes à travers l’ensemble du territoire aient les mêmes opportunités”.
Sur ce point, l’experte a déploré le manque d’intérêt qu’affiche l’État tunisien pour ces talents. “Nous recevons constamment des demandes de part des pays du Golfe pour recruter des experts tunisiens dont l’État tunisien n’a pas su tirer pleinement profit”, a-t-elle expliqué. Hamdi a évoqué le cas de “la seule Africaine à détenir un doctorat en médecine de précision”. Il s’agit, selon elle, d’une Tunisienne ― dont elle a refusé de citer le nom ― et que plusieurs gouvernements du monde entier, y compris celui de l’Afrique du Sud, cherchent à recruter… mais pas la Tunisie.