Dhekra Khelifi est partenaire chez 216 Capital. Il s’agit d’un fonds d’investissement tunisien qui intervient dans le early stage (pre seed, seed). Il s’intéresse aux business qui s’appuient sur la technologie. “Nous intervenons dans des startups tunisiennes, basées en Tunisie ou à l’étranger, mais aussi des startups portées par des Africains. Cette géographie très intéressante a beaucoup de potentiel”. Elle explique en quelques mots les points analysés par les VC lorsqu’ils évaluent une startup pour y investir.
Le secteur d’activité est considéré en fonction du marché
Dhekra Khelifi considère le domaine d’activité en fonction du marché potentiel. C’est-à-dire que la startup peut être active dans la tech, l’agriculture, ou l’agritech, le critère des VC est l’existence d’un marché pour la solution proposée par la startup. “Il y a des projets qui ont beaucoup de sens. Quel que soit le type de business, toute entreprise a besoin de financement et d’accès au marché”.
Elle distingue le point de départ de la startup: répond-elle à un besoin? et le projet est-il faisable? “Deux questions sont extrêmement importantes à la création d’entreprise: premièrement, y a-t-il un marché qui existe pour cette entreprise? Deuxièmement, y a-t-il le financement/investissement adéquat pour que je puisse faire croître mon idée?”.
Les VC diffèrent des sources de financement classiques
Les fonds d’investissement comme 216 Capital se différencient des financements plus classiques comme les banques et les crédits. Dhekra Khelifi explique: “De notre côté, avec la perspective en tant que VC (Venture Capital) qui est très proactive, les autres formes de financement plus classiques type banque ou crédit, Sicar, Sicav voient les choses différemment. Nous regardons certains points en priorité. Il faut que l’idée ait du sens et qu’il y ait un marché. L’entreprise résout une problématique, un challenge déjà existant sur un ou plusieurs marchés”.
Après la théorie vient la pratique. Donc l’idée de démarrage doit être réalisable, et bien réalisée. Khelifi mentionne la faisabilité et la qualité d’exécution: “Une fois l’idée définie, il faut la matérialiser avec la bonne technologie et la bonne exécution commerciale, business. Donc les fondateurs passent par un processus en trois étapes: est-ce que j’ai la solution? Est-ce que j’ai de quoi l’exécuter? De quoi ai-je besoin pour exécuter cette solution?”.
L’équipe fondatrice et la psychologie du/des fondateur(s)
L’équipe fondatrice représente également un point analysé de très près par les VC. Dhekra Khelifi évoque l’analyse du profil du/des fondateurs et de leurs possibilités: “La question est de savoir: are they part of the problem or the solution? (font-ils partie du problème ou de la solution?). C’est-à-dire sont-ils les mieux placés pour exécuter et porter leur idée?”.
L’idée d’un VC est de voir la startup au niveau du profil de chacun des individus pris à part, mais aussi dans leur dynamique d’équipe. Elle ajoute: “Nous n’avons pas de profil de l’entrepreneur qui soit arrêté. Nous regardons plusieurs aspects. En tant que VC, nous sommes de vrais pros en psychologie, sociologie… Donc nous savons détecter la dynamique entre l’équipe de fondateurs. Nous savons également conseiller à un fondateur solo de s’entourer des bonnes personnes”.
Accompagner plutôt que financer
Dhekra Khelifi fait la différence entre un VC qui soutient et accompagne et un unique appui financier. “Il faut que notre appui ne soit pas uniquement basé sur le volet financier. Nous ne sommes pas des distributeurs de billets, nous sommes des investisseurs. Nous avons notre propre background. La mission de 216 Capital est d’accompagner les startups. Les tickets sont pour faciliter et accélérer un développement. Choisir un bon investisseur signifie être entouré des personnes qui comprennent le business, qui ont un bon carnet d’adresses, qui peuvent aider sur plusieurs fronts (tech, business, plus tard levée de fonds)”.