Le 17 mai 2022, la BCT a décidé d’augmenter de 75 points de base le taux directeur, le portant à 7%. Cette manœuvre va impacter les taux effectifs des différentes formes de financement des entreprises.
Mais cela ne semble pas être intégralement reflété dans les taux d’intérêt effectifs moyens (TEM) du premier semestre 2022. La révision à la hausse est intervenue dans les dernières semaines et l’impact ne sera vu que pendant le second semestre.
Nous avons même vu le leasing devenir moins cher, avec un TEM de 13,33% contre 13,69% au cours du semestre précédent. Le secteur a pu bénéficier d’un coût de ressources en baisse, ce qui s’est répercuté sur les taux de sortie.
La tendance baissière a également touché le découvert qui est facturé à 10,63% en moyenne durant le premier semestre 2022 contre 10,90% au cours de la seconde moitié de 2021. Cela a permis aux entreprises d’avoir un meilleur accès aux financements de leurs cycles d’exploitation. Cependant, les crédits à court terme ont coûté en moyenne 9,30%, 7 points de base de plus que le TEM du second semestre 2021. Les crédits à long terme sont quasiment restés stables à 8,94%.
L’affacturage a également coûté plus cher et son TEM est passé à 10,37%. Cela reflète les doutes sur les qualités de signature des opérateurs économiques et l’aggravation du taux de défaut de paiement.
Ces divergences prouvent que le déterminant réel des taux effectifs n’est autre que le coût de ressources. Si les établissements financiers parviennent à mobiliser des financements à faible taux, ils vont prêter à moindre coût. La hausse du taux de rémunération de l’épargne et des obligations corporate va donc pousser les TEM du second semestre 2022 vers des limites excessives, avec l’impact connu sur la dynamique économique.
Pour sa part, la BCT ne devrait pas baisser son taux directeur cette année. Il y a plutôt une probabilité de l’augmenter de nouveau si les pressions inflationnistes ne s’estompent pas. Le choix est clair: à court terme, le recul des prix est plus important que la croissance, car si les prix augmentent encore, il n’y aura plus de croissance pour de longues années.