La Tunisie, comme d’autres pays similaires du bassin méditerranéen, pourrait être confrontée à un risque d’inondation côtière. Cet aspect et bien d’autres sont traités dans le dernier rapport publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) intitulé “Changement climatique 2022: impacts, adaptation et vulnérabilité”.
Les trois impacts du réchauffement climatique pour la Méditerranée
La région méditerranéenne est principalement vulnérable aux impacts du réchauffement, notamment aux vagues de chaleur prolongées et plus fortes, à l’augmentation de la sécheresse dans un climat déjà sec et aux risques d’inondations côtières. Le rapport mentionne la Tunisie comme faisant partie des pays les plus vulnérables. “Les pays du sud et de l’est sont généralement plus vulnérables que les pays du nord. Plusieurs pays (Tunisie, Algérie et Libye) sont en dessous du seuil de pénurie d’eau fixé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO); d’autres (Maroc) sont proches du seuil de stress hydrique sévère.”
Les activités dépendant du climat en danger
Certaines activités, comme le tourisme et l’agriculture, pourraient être mises en danger par les événements climatiques extrêmes à venir. “Les incertitudes concernant le moment, la durée, l’intensité et l’intervalle entre les événements climatiques extrêmes mettent certains secteurs, tels que l’agriculture et le tourisme, particulièrement en danger dans la région méditerranéenne. La valeur économique de la pêche en mer Méditerranée est de plus de 3,4 milliards USD (Randone et al., 2017), avec environ 76 250 navires de pêche en 2019 (FAO, 2020), dont la plupart (environ 62 %) en Méditerranée orientale et centrale (FAO, 2018). L’emploi total à bord des navires de pêche est de 202 000 et six pays, la Tunisie, l’Algérie, la Turquie, l’Italie, la Grèce et l’Égypte, représentent environ 82 % de l’emploi total (FAO, 2020).”
L’élévation du niveau de la mer dans 4 pays d’Afrique du Nord
La Tunisie est parmi les pays les plus exposés, avec l’Egypte, la Libye et le Maroc. Le rapport indique: “En termes de nombre de personnes, l’Égypte, la Libye, le Maroc et la Tunisie sont les pays les plus exposés à l’élévation du niveau de la mer (Banque mondiale, 2014), et cette différence devrait s’accentuer dans le cadre du SSP2-4 (Reimann et al., 2018).” Par SSP2-4, le rapport se réfère aux scénarios de trajectoire socioéconomique des pays évoqués dans le rapport. Le SSP2-4.5 est le scénario intermédiaire, c’est-à-dire des pays au milieu du spectre de l’engagement climat. L’échelle va de SSP1-1.9 (scénario très ambitieux pour représenter l’objectif 1,5°C de l’Accord de Paris) à SSP5-8.5 (développement basé sur les énergies fossiles).
Une élévation non contrôlée serait non seulement néfaste à l’environnement mais aussi à l’économie. Le rapport prévient: “Les pertes économiques à l’échelle du bassin sont estimées à 5 milliards USD, en supposant une élévation du niveau de la mer de 1,26 m en 2100 (Frihy et al., 2010 ; Banque mondiale, 2014).”
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