L’industrie du tourisme a beaucoup changé, grâce à l’avènement d’une nouvelle génération connectée et aux besoins de consommation différents.
Fini le bronzage idiot au soleil, ou le culte du sable fin et de la mer bleue. Les touristes ont des besoins différents, on réserve à la dernière minute, on souhaite personnaliser sa réservation et son séjour. Le tourisme balnéaire est mort, vive le tourisme alternatif, le tourisme culturel, le tourisme culinaire, le tourisme à la carte. Avant, dans le tourisme classique, balnéaire de type bronzer idiot, il fallait passer par les tour-opérateurs, faire des réservations de masse en groupe et donc dépenser de grosses sommes d’argent en publicité dans les pays de départ.
Mais voilà qu’internet est passé par là et change la donne grâce aux réseaux sociaux, Meta étant le nouveau canal d’influence positive ou négative. Et le tourisme ne manque pas de commenter, filmer, critiquer, noter et laisser ses empreintes sur les réseaux sociaux. Les professionnels, les hôteliers, mais aussi le ministère du Tourisme doivent mettre en place des cellules de veille sur internet et surveiller les réseaux sociaux. La e-réputation est un nouveau métier qui permet de surveiller les réseaux sociaux afin de relever les carences, les insuffisances, tracer les commentaires des touristes, prendre en considération leurs remarques et exploiter leurs vidéos, photos, posts et commentaires positifs.
Afin de voir les ravages d’internet, je vous renvoie à un article publié dans l’un des journaux les plus lus en Italie et qui présente les dénonciations de touristes italiens dans un hôtel à Djerba, exploitées par une société italienne. Ce type de commentaire est ravageur et il peut permettre au ministère du Tourisme de traquer les hôteliers défaillants, de diligenter des contrôles et de corriger les défaillances.
Pas besoin d’envoyer des équipes d’inspecteurs dans tous les hôtels de la Tunisie, car Facebook, Twitter, Instagram, Tiktok, YouTube le font pour vous. Il ne s’agit pas seulement de suivre la qualité et la réputation d’un hôtel, d’une région et d’un pays, mais également de traquer le tourisme informel, dit alternatif. En effet, rien que sur l’île de Djerba, une vraie offre touristique d’hébergement s’est développée depuis 10 ans, avec appartements et surtout villas et résidences avec piscines et toutes les commodités.
C’est une vraie révolution qui a bouleversé le tourisme sur l’île. Avec une offre variée, de qualité, personnalisée, commercialisée exclusivement sur internet ou même via les agences de voyages. Loin de décrier ce nouveau type d’offre touristique de qualité, il faut juste l’inclure dans le circuit économique formel et le soumettre au devoir fiscal. Juste à titre indicatif: une seule nuit dans une résidence se vend à Djerba entre 800 et 1200 TND, net de tout impôt. Ce qui constitue une concurrence déloyale avec les hôtels classiques.
Le ministère du Tourisme et celui des Finances doivent révolutionner leurs manières de travailler et doivent soit engager des jeunes, soit faire appel à des startups spécialisées en e-réputation, marketing digital et big data. Appel aux professionnels du tourisme, big brother vous surveille et un simple post sur une page Facebook ou un simple tweet peuvent faire des ravages.
Lisez l’article publié par des touristes italiens pour prendre conscience de l’ampleur des dégâts.