Le Sud tunisien et ses charmes désertiques se trouvent encore une fois mis sous haute sécurité. En effet, au niveau des frontières avec l’Algérie et la Libye se trouve une zone frontalière tampon. Depuis 2013, cette zone est surveillée de près par les autorités. Et cette surveillance a été prolongée d’une année supplémentaire.
Que dit la loi ?
Le décret présidentiel n° 2022-652 du 21 juillet 2022 a été publié au JORT du 29 juillet 2022. Il porte la prorogation de la proclamation d’une zone frontalière tampon. Le décret mentionne: “La proclamation d’une zone frontalière tampon est prorogée d’une année supplémentaire, et ce, à compter du 29 août 2022”. Mais qu’est-ce que cette zone tampon ?
En analysant le décret présidentiel, il y est fait mention de l’arrêté républicain n° 2013-230 du 29 août 2013. L’historique de cet arrêté montre une prorogation de la zone frontalière d’année en année depuis 9 ans.
L’arrêté républicain initial déclare :
Article premier – Sont déclarées zone frontalière tampon pour une durée d’une année [1], à compter de la date du présent arrêté républicain, les zones désertiques de la République Tunisienne indiquées aux coordonnées figurant sur la carte ci-annexée et ce, conformément à l’identification suivante:
La partie sud de la zone saharienne de la Tunisie, s’étalant au sud entre la ligne reliant entre Lozrot – Al-Borma – la frontière tuniso-libyenne et la frontière tuniso-algérienne jusqu’à Borj El-Khadra,
La partie sud-ouest de l’espace nord de la zone saharienne de la Tunisie couvrant la bande avoisinant la frontière algérienne à une profondeur de 30 km entre Al-Matrouha et Al-Borma.
La partie sud-est de la Tunisie avoisinant la frontière libyenne, qui comprend les issues de Ras Jedir et Dhehiba et l’espace s’étalant entre la bande frontalière et la route qui en est quasi parallèle entre Ras Jedir et Lorzot.
En pratique
Ci-après une carte publiée sur la page Facebook de la Présidence de la République en 2013:
La zone est étroitement surveillée au niveau des entrées, des sorties et des activités sur le territoire. Cela est lié à une protection des échanges de marchandises et des mouvements de personnes, notamment en ce qui concerne la sécurité et le terrorisme.
Cette situation est paradoxale entre la volonté d’ouvrir les frontières pour favoriser les activités économiques et la maintenance d’une forte sécurité au niveau des frontières terrestres.