«Quand la Covid-19 a impacté les entreprises africaines, celles qui étaient les plus agiles, les plus innovantes, les plus dynamiques, les plus résilientes ont subi le choc mais ont pu faire face à la crise. Bien sûr qu’il y eut l’appui des Etats, bailleurs de fonds, banques centrales… mais cela restait faible par rapport à ce dont les entreprises occidentales ont pu bénéficier. La crise leur a permis de se réinventer, de se poser les bonnes questions et d’avancer. Nous avons observé une prise de conscience des entrepreneurs africains qui ont d’abord travaillé sur leurs pays, se sont renforcés, puis ont travaillé sur l’Afrique parce que les frontières étaient fermées, sans possibilités d’importer ou d’exporter», analyse Daouda Coulibaly lors du webinaire de la 3e AfricaDev Session organisé par le club Afrique Développement du Groupe Attijariwafa bank, le 19 juillet 2022, autour du thème «Exploiter les opportunités de la Zone de libre-échange continentale africaine».
Avec l’œil du banquier, il conclut: «Il fallait donc chercher la matière première et la matière grise localement, regarder autour de nous dans la région. Ce fut une révélation. Nous avons aussi observé un développement très fort des startups. Les jeunes Africains ont mis en place des outils pour faire face à la crise, aider le consommateur africain à assurer ses besoins. Cela a mis en valeur le génie africain. Un génie dont le Groupe Attijariwafa bank pousse les initiatives. Cela a créé des relations très fortes qui ont donné une dynamique, à mon avis, irréversible».
Pour les reconfigurations des entreprises africaines, il estime qu’il faut regarder plus du côté du sud que du nord, devenir beaucoup plus complémentaires, développer localement, autant que possible, les chaînes d’approvisionnement. «Réfléchir à cela a permis au Groupe Attijariwafa bank de remettre en cause des choses que nous prenions pour acquises. Sur des filières comme l’agro-industrie, nous nous sommes rendu compte qu’il fallait totalement repenser la politique sectorielle et les entreprises ont dû changer complètement de modèle. L’apiculture s’est ainsi repositionnée sur la consommation interne plutôt que sur l’exportation. Il fallait chercher dans le continent des terres pour le maïs plutôt que de l’attendre de l’Argentine, du Brésil… Cela a vraiment rebattu les cartes et c’est tant mieux», ajoute-t-il en soulignant que la ZLECAf a l’avantage de solidifier cette prise de conscience parce qu’il suffira d’aller chercher le produit dont on a besoin chez le voisin.
Pour apporter la preuve que le Groupe Attijariwafa bank croit en l’Afrique et à son potentiel de développement, Daouda Coulibaly évoque le lancement d’un plan stratégique nommé «Ambition 2025» pour soutenir les entreprises africaines en 3 axes:
– Des produits bancaires sur mesure pour accompagner chaque entreprise selon ses besoins avec une offre «à la carte»;
– Un positionnement de conseiller clients avec une formation des collaborateurs pour qu’ils jouent ce rôle dans le cadre du développement de l’Afrique;
– Une vocation de pionnier en Afrique dans l’accompagnement non financier, dans le but de faire gagner du temps, pour le particulier jusqu’aux grandes entreprises (webinaires, mises en relation, projets de digitalisation).